Les coopératives s’engagent à mieux rémunérer les producteurs, sous conditions
Après Lactalis, l’été dernier, les coopératives sont à leur tour dans le viseur des producteurs laitiers. L’objectif est le même, obtenir une hausse du prix du lait. La réaction des coopératives aura été plus rapide que celle de Lactalis. La FNPL a en effet annoncé la levée des barrages 48 heures après leur mise en place et le jour même de l’assemblée générale de Sodiaal.

« Les coopératives laitières […] s’engagent à rétrocéder intégralement les hausses de tarifs qui seront concédées par leurs clients », les distributeurs (MDD, 1er prix et hard-discount) et la restauration hors domicile (RHD), aux producteurs, selon un communiqué de la Fédération nationale des coopératives laitière (FNCL) du 14 juin. « À condition que celles-ci soient effectives dès le 1er juillet sur l’ensemble des catégories de produits laitiers », a précisé également le syndicat. En parallèle, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) a annoncé par communiqué, la levée des barrages qui se tenaient devant plusieurs coopératives, notamment dans l’Ouest, depuis deux jours. À entendre les éleveurs sur le terrain, les coopératives se seraient engagées à verser un prix du lait permettant de couvrir les coûts de production, soit 340 € pour 1 000 l pour les trois prochains mois.
Un prix de 340 € pour 1 000 l réclamé et obtenu par les éleveurs
Cette fois, les coopératives étaient visées par les éleveurs laitiers. L’an passé, à un mois près, c’était Lactalis qui était au centre des manifestations, toujours pour la même raison : une hausse de la paye de lait. À l’origine des actions de cette semaine, un mot d’ordre de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), lancée… deux jours avant l’assemblée générale de Sodiaal ! Depuis plusieurs mois, le prix du lait n’évoluait pas ou peu. En janvier, février, mars, le prix du lait avoisinait les 310 € pour 1 000 l à quelques euros près en fonction des laiteries. En avril, mai, juin, il tourne plutôt autour de 305 € pour 1 000 l, selon Florian Salmon, président des Jeunes agriculteurs 35. Or, au niveau des cours mondiaux, la situation semble s’améliorer légèrement, après deux ans de crise. Pour Emmanuel Aebicher, président de la FDSEA de Haute-Saône, « le prix du lait remonte partout en Europe sauf chez nous, comme le prix du beurre », dont le cours mondial est passé de 1 800 euros la tonne il y a deux ans à 5 400 euros. Un prix du beurre qui avait déjà flambé dès la fin 2016 et qui aujourd’hui inquiète également les boulangers et biscuitiers. « La pénurie de beurre apparaît comme une vraie menace pour la fin de l’année et entraîne un vent de panique sur les marchés », confirmait Matthieu Labbé, délégué général de la Fédération des entreprises de boulangerie.
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1415, du 22 juin 2017, en page 3.