Les chasseurs mettent en place un timbre “grand gibier”
Pour faire face à la progression des dégâts de gibier, la Fédération départementale des chasseurs a annoncé dimanche 9 avril sa décision de mettre en place un timbre “grand gibier”.
800 chasseurs ont participé le 9 avril à l’assemblée générale de leur Fédération.
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L´Union du Cantal
Réunie en assemblée générale dimanche 9 avril à Aurillac, la Fédération départementale des chasseurs a annoncé sa décision de mettre en place un timbre “grand gibier”, en laissant le choix à ses adhérents d’en fixer le prix à 8 ou 10 euros. Ce timbre, que tous les autres départements de la région ont déjà institué, sera obligatoire pour chasser cerfs, chevreuils, mouflons, chamois et sangliers. Il doit permettre de faire face à l’explosion des indemnisations liées aux dégâts de gibier, et en particulier des sangliers, qui ont occupé une bonne partie des débats de la réunion. Parallèlement, il a été proposé de porter le prix de la vignette fédérale 2006/2007 de 65,50 à 67 ou 68 euros. Le nombre de chasseurs augmente légèrement pour la première fois depuis longtemps (9 164 vignettes vendues, soit +0,3 %), celui des prélèvements de gibier progresse fortement tout comme, paradoxalement, les chiffres des dégâts aux cultures.Sur son dernier exercice (du 1er juillet 2004 au 30 juin 2005), la Fédération départementale des chasseurs a indemnisé 29 agriculteurs pour un total de 19 069 euros au titre des dégâts de cervidés, soit une hausse de 160 % par rapport à l’année précédente (marquée il est vrai par une importante sécheresse). Les indemnités versées pour dégâts de sangliers ont quant à elles diminué très exactement de moitié : soit 37 678 euros pour 91 dossiers. Les demandes enregistrées ces derniers mois laissent toutefois à penser que les dégâts de sangliers vont faire exploser le montant des indemnisations. Si bien que, dans son budget prévisionnel 2006/2007, la Fédération des chasseurs a inscrit une somme de 194 500 euros au titre des indemnisations au lieu des 57 000 euros versés sur la saison 2004/2005. Pour financer ces dégâts, la Fédération aurait pu se contenter d’instituer un “timbre sanglier” (l’animal occasionne 65 % des dégâts), ceux causés par les cervidés étant en principe couverts par la vente des bracelets. Au nom de “la nécessaire solidarité entre les chasseurs”, elle a opté pour la mise en place d’un “timbre grand gibier”, ce qui a bien sûr suscité quelques critiques.“Naturellement, ce timbre pourra être supprimé ou revu à la baisse pour les saisons à venir si la situation le permet, comme nous l’avions fait en 1992/1993 en mettant en place un “timbre sanglier” supprimé la saison suivante”, a indiqué Jean-Pierre Picard, président de la Fédération départementale. Il a fait valoir que le Cantal restait le seul département d’Auvergne et de tous ses départements limitrophes à n’avoir pas encore de timbre sanglier ou grand gibier. Cette question des dégâts pose en tout cas le problème de la cohabitation entre chasseurs et agriculteurs ou propriétaires forestiers. Lesquels se sont bruyamment manifestés ces dernières semaines sur Allanche ou Chaudes-Aigues en demandant que des battues administratives soient décidées pour réduire les populations de cervidés. La Fédération des chasseurs s’y est opposé, “car ces battues auraient pour conséquence de ruiner les efforts consentis essentiellement par les chasseurs dans le but d’une meilleure connaissance et donc d’une bonne gestion des cheptels de cervidés”, argumentait M. Picard. La Fédération a même menacé de revoir la procédure d’indemnisation des dégâts de gibier “puisque la destruction d’animaux soumis au plan de chasse la priverait de fait de ressources précisément destinées à assurer le règlement de l’indemnisation des dégâts”. Pour autant, des mesures ont été prises : un plan de chasse complémentaire portant sur 8 animaux dans le secteur d’Allanche et 68 sur celui de Chaudes-Aigues a été décidé.