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Les antibiotiques nettement moins utilisés dans les élevages

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a rendu publics, le 18 novembre, les résultats de la surveillance des bactéries résistantes aux antibiotiques chez les animaux et du suivi des ventes d’antibiotiques vétérinaires. Les Français se classent parmi les bons élèves européens.

© JC Gutner

Contrairement à une idée reçue, les agriculteurs et les vétérinaires français utilisent beaucoup moins d’antibiotiques pour soigner leurs animaux et ainsi limiter leurs résidus dans les viandes qui sont vendues au consommateur. Telle est la principale information qui ressort de l’étude menée par l’ANSES et l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV). Cette dernière suit la vente des antibiotiques et l’exposition des animaux à ceux-ci depuis 1999. Pour ce faire, elle s’appuie sur les ventes de médicaments vétérinaires déclarées par les titulaires des autorisations de mise sur le marché. Or, entre 2018 et 2019, la quantité d’antibiotiques vendus a chuté de 10,5 %, de l’ordre de 53,3 % depuis 2011, a précisé Jean-Pierre Orand, directeur de l’ANMV. Elle n’atteint plus que 422 tonnes contre un peu plus de 900 en 2011, année de référence du plan Ecoantibio. Elle était de 499 tonnes en 2017 et 471 tonnes en 2018. Et comme cet indicateur n’est pas très représentatif en raison de la puissance des molécules vétérinaires, il est corrélé par un autre appelé ALEA¹. Celui-ci indique que le niveau d’exposition des animaux aux antibiotiques est le plus faible depuis 1999 date de la mise en place de la surveillance antibiotique en France, en diminution de 45,3 %. L’exposition des animaux a ainsi diminué « chez les bovins, les porcs et les volailles, qui enregistrent une baisse respective de 9,9 %, 16,4 % et 12,8 % en un an », note le rapport de l’ANSES. L’agence observe cependant un léger rebond pour les lapins pour l’année 2019 : +1,5 %. « Cette remontée ne doit pas faire oublier la tendance à la diminution enregistrée depuis 2011 », souligne-t-elle.
Zéro antibiotique ? Illusoire
C’est surtout sur les antibiotiques d’importance critique que l’effort des éleveurs et des vétérinaires a porté. Ainsi entre 2013 et 2019, l’exposition des animaux a diminué de 86 % pour les fluoroquinolones et de 94,1 % pour les céphalosporines de dernières générations. Il en est de même pour la colistine, un très puissant antibiotique, dont le taux d’exposition a diminué de 64,2 % par rapport au niveau moyen de référence entre 2014 et 2015 « L’objectif de diminution de 50 % en cinq ans fixé en 2017 par le second plan Ecoantibio a été atteint pour les filières porcine, avicole et bovine », note l’ANSES. « Cependant, on arrive en ce moment à une phase de plateau et (…) croire que l’on pourra aller vers le zéro antibiotique est totalement illusoire », a confirmé Jean-Pierre Orand.
Gilles Salvat, directeur général délégué de l’ANSES, insiste sur le fait que « d’importants progrès ont été réalisés dans l’utilisation des produits antibiotiques », notamment par les contraintes imposées aux vétérinaires, sous peine de sanctions administratives. En effet, la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAAF2) du 13 octobre 2014 a fixé un objectif de réduction de 25 % en 3 ans de l’utilisation des antibiotiques appartenant aux familles des fluoroquinolones et des céphalosporines de 3e et 4e générations, un objectif atteint et largement dépassé en 2016. Les risques de transmission des antibiotiques de la viande à l’homme et des animaux à l’environnement sont une réalité selon les premières études. Pour le réseau de Surveillance européenne de la consommation d’antibiotiques vétérinaires (ESVAC), « la résistance aux antibiotiques peut se propager des animaux à l’homme et vice-versa », explique-t-il, insistant sur le fait que « moins d’antibiotiques chez les animaux et les humains développe moins de risques de voir les bactéries devenir résistantes ».

1. Animal Level of Exposure to Antimicrobials (littéralement : Niveau d’exposition des animaux aux antimicrobiens)

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