Les agnelles de renouvellement représentent l’avenir du troupeau
Une conférence lors du Sommet de l’élevage a été l’occasion d’expliciter l’intérêt de bien choisir et conduire ses agnelles de renouvellement.
« Le choix et la conduite des agnelles conditionnent les résultats technico-économiques de l’exploitation, en améliorant les performances du troupeau, sans compromettre leur carrière de reproductrices et en leur permettant d’exprimer tout leur potentiel génétique », commente Agathe Cheype, chef de projet à l’Institut de l’élevage. Pour choisir ses agnelles, il est nécessaire d’identifier les critères à améliorer dans l’élevage, de se fixer des priorités (deux à trois critères maximum) et ensuite de s’y tenir sur le long terme. « Il est important de faire un choix et de ne pas le subir, pour cela il faut l’anticiper par un taux de renouvellement suffisant (20 %) et significatif pour couvrir les besoins du troupeau. Le choix s’effectue au sevrage avec un poids minimum. Disposer d’un lot homogène d’agnelles, que ce soit en termes d’âge (écart d’âge maximum d’un mois et demi), de développement morphologique ou de taille, permettra de les mettre ensemble à la reproduction et de faciliter leur conduite. » Le renouvellement peut s’effectuer par auto-renouvellement ou par achat d’animaux. Dans le premier cas, le choix peut se faire avec ou sans données génétiques. « Sans données génétiques, une fois le taux de renouvellement adéquat défini, il faut hiérarchiser les femelles selon leur développement morphologique et se fier ensuite aux performances des mères, voire des pères. Si l’éleveur dispose de données génétiques, une fois le taux de renouvellement défini, le premier tri s’effectue sur le papier avant d’être affiné en fonction du développement morphologique », continue Agathe Cheype. L’achat d’agnelles constitue l’autre solution pour son renouvellement. « Le choix de reproducteurs issus d’organismes de sélection offre un héritage rapide du progrès génétique des élevages en sélection mais aussi des garanties sanitaires et facilite le travail et la spécialisation de la production. » Une bonne conduite des futures reproductrices permet de disposer d’agnelles de renouvellement productives : fertilité, production laitière, développement du rumen. Pour assurer le taux de fertilité à la première mise à la reproduction, « il est important que les agnelles atteignent les deux tiers de leur poids à ce moment-là, soit plus de 47 kilos pour les races lourdes utilisées en France. Si cet objectif n’est pas atteint, le taux de fertilité diminue de 33 % », note Laurence Sagot de l’Institut de l’élevage.
La suite dans le Réveil Lozère, page 10, édition du 29 octobre 2015.