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Les accords du Mercosur et du CETA dans le viseur de la FDSEA

Alors que l’Union européenne et le Mercosur ont conclu le 28 juin dernier, un accord de libre-échange, qui devrait permettre d’augmenter drastiquement les échanges commerciaux entre l’Europe et l’Amérique du Sud et que dans le même temps, l’Assemblée Nationale doit ratifier les accords sur le CETA avec le Canada, les organisations syndicales sont vent debout contre ces futurs accords.
Face à ces menaces qui pèsent sur l’agriculture et plus particulièrement sur l’élevage, la FDSEA et les JA ont rencontré le député Jean-Baptiste Moreau et la préfète Magali Debatte  pour dénoncer ces accords de libre-échange.

De mauvais accords
Pour les responsables de la FDSEA et des JA, « ces accords, sont de mauvais accords qui condamnent à très brève échéance l’agriculture de nos régions et notre élevage » s’est exprimé le secrétaire général Christian Arvis.
« Cet accord avec le Mercosur qui dure depuis des années risque maintenant d’aboutir si l’État français n’y prend pas garde », précise Thierry Jamot, tout en demandant au député Jean-Baptiste Moreau de peser fortement sur les décisions du chef de l’État.
En effet à terme, 91 % des taxes à l’importation imposées par le Mercosur aux pays européens seront supprimées et à l’inverse l’Union européenne éliminera 92 % de ces taxes pour les produits en provenance du Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay.
Si certains produits agricoles tels que le vin, les spiritueux et autres denrées alimentaires y trouvent leur compte, certains grands secteurs comme ceux des élevages bovins, porcins et avicoles sont les grands perdants.

99 000 t de viande bovine par le Mercosur
Le texte prévoit donc un quota annuel d’importation de 99 000 tonnes de viande bovine à un taux préférentiel de 7,5 %. Il prévoit aussi l’importation toujours à taux réduit de 100 000 tonnes de viande de volaille et 180 000 tonnes de sucre.
Les grands gagnants de ces accords avec des droits de douane supprimés restent l’automobile, les équipements industriels, la chimie, l’habillement et les produits pharmaceutiques.

65 000 t de viande bovine par le CETA
Dans le même temps, le 17 juillet prochain, les accords de libre-échange avec le CETA  pourraient être ratifiés par l’Assemblée nationale. Alors que le Gouvernement demande aux  députés de valider au plus vite cet accord de libre-échange et après la ratification par les 28 pays de l’UE dont certains ont déjà donné leur accord, le marché européen s’ouvrira aux 65 000 t de viande bovine canadienne, issue d’élevages dont les animaux sont engraissés aux maïs OGM, aux farines animales et aux antibiotiques utilisés comme activateurs de croissance au sein de « feedlots » contenant 30 000 têtes en moyenne.
Devant de tels arguments, la profession agricole reste farouchement opposée à ces accords et demande instamment au président de la République de ne pas ratifier ces accords qui auraient de très lourdes conséquences sur l’agriculture  française.

Sans oublier, le paradoxe impensable avec la loi des États Généraux de l’Alimentation qui stipule bien dans son article 44 « l’interdiction de commercialiser toute denrée alimentaire pour lesquelles il a été fait usage de produits vétérinaires ou d’aliments pour animaux non autorisés par la réglementation européenne, ou ne respectant pas les exigences d’identification ou de traçabilité imposée par cette même réglementation ».
Pour le député Jean-Baptiste Moreau, « cet accord avec le Mercosur est néfaste pour notre agriculture et je m’y opposerai fermement comme j’ai pu le dire au président de la République. Je ne suis pas d’accord avec lui et j’ai essayé de le convaincre », tout en précisant que « c’est un accord qui aura du mal à passer, car il n’y aura jamais l’unanimité des 28 pays membres de l’Union européenne ».
L’Europe est loin de pouvoir contrôler l’ensemble des importations et notamment des produits carnés, alors cet accord ne peut objectivement avoir lieu.
Quant au CETA, le député Jean-Baptiste Moreau reste déjà plus mesuré, « ces accords durent déjà depuis plus de 20 ans et pour avoir eu l’occasion d’aller au Canada, très peu sont les exploitations canadiennes qui disposent des conditions requises pour exporter. Elles ne sont pas plus de 35 et aucune autre ne respecte les conditions réglementaires pour exporter vers l’Union européenne ».
Ce qui n’enlève en rien les inquiétudes de la profession agricole qui portent haut et fort son mot d’ordre « n’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas et préservons la santé des consommateurs », la FDSEA et les JA reste mobilisés sur ces dossiers.

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