L’économie cantalienne amorce la reprise en Auvergne
Bilan 2014 et perspectives 2015 pour l’économie auvergnate en générale et cantalienne en particulier. Des chiffres présentés conjointement lundi par la Banque de France et la CCI.
La conjoncture économique ressemble à un bulletin météo. L’avis de tempête est passé. La Banque de France relève les températures et les chambres consulaires livrent le ressenti. Un exercice auquel se sont livrés lundi 2 mars, Jean-Louis Frutière, directeur départemental de la Banque de France, et Bernard Bouniol, président de la CCI du Cantal. Qu’on le veuille ou non, le contexte local dépend étroitement de ce qui se passe sur l’ensemble des marchés mondiaux. D’ailleurs, Bernard Bouniol lançait en guise de préambule : “Les signes positifs les plus encourageants viennent de l’extérieur”, avant de souligner combien le cours du pétrole, particulièrement bas en ce moment, et la baisse de l’euro face au dollar influaient sur les échanges et la confiance économiques. Pas d’euphorie pour autant. Il ressort pour les territoires d’Auvergne une évolution contrastée des chiffres d’affaires ; l’emploi qui globalement stagne, excepté dans le BTP où il recule nettement ; des investissements tout juste maintenus. Mais dans tous les cas, les indicateurs du Cantal sont plus favorables que ceux des autres départements auvergnats.
Activité, emploi, et investissement
Le secteur du commerce de détail, et plus encore celui du BTP, s’avèrent les plus sinistrés par la crise. Malgré des taux d’intérêt historiquement bas - jusqu’à moins de 1 % sur un prêt à long terme - l’investissement reste timide. Le secteur de la construction est le plus réservé avec 70 % des entreprises qui voient leurs investissements reculer. Sur le curseur de l’emploi, également, alors que l’industrie progresse de 0,3 % et les services de 0,8 % en un an, la construction recule de - 3,2 %, selon la Banque de France. La CCI dresse le même constat avec une entreprise sur trois du BTP qui a diminué ses effectifs en 2014 et la moitié qui envisage de le faire à court terme. Néanmoins, le président Bouniol nuance ces données, en relevant un taux d’activité qui baisse moins que dans d’autres secteurs : démonstration que certaines grosses entreprises s’en sortent bien et tirent leur secteur vers le haut.
Nécessaire simplification
Ce sont en particulier celles qui exportent leurs produits ou leurs savoir-faire qui obtiennent les résultats les plus enviables. Les autres, et quel que soit leur domaine d’activité, sont souvent confrontées à la fois à une réduction de la clientèle, à une baisse du montant des ventes, à une concurrence accrue et parfois même à une offre mal adaptée à la demande. Beaucoup ont pourtant le sentiment d’avoir fait le maximum et s’avouent pénalisées par l’accès au crédit ou les mises aux normes.Sur ce dernier point, Jean-Louis Frutière estime les entreprises étouffées par 400 000 textes et plaide aussi pour que cesse “l’arme de la fiscalité”.
Droits de reproduction et de diffusion réservés.