Le plan de soutien régional pour la filière porcine, signé à Aurillac
Une enveloppe spécialement dédiée à la filière porcine a été attribuée pour 3 ans par la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce plan “Ambition région” a été validé dans le Cantal.
Et de trois. Après la châtaigne et la viande bovine, c’est à la filière porcine de signer avec la Région un contrat Ambition. Un soutien qui se traduit par un plan d’actions au profit des douze départements d’Auvergne et Rhône-Alpes. Le Cantal a servi de cadre à la signature officielle du document. Jeudi 17 mai, Jean-Pierre Taite, vice-président en charge du volet agricole, l’a validé à la Chambre d’agriculture à Aurillac, en présence des différents maillons de la filière porcine et sous l’œil des élus du Département et du représentant de l’État. Ce document est le fruit d’une réflexion conduite en amont par le Comité d’orientation de l’élevage que préside le Cantalien Patrick Escure, et à laquelle le Conseil régional a donné suite.
1,86 million d'euros sur trois ans
Il s’articule autour de trois axes : «stimuler une dynamique d’investissement» ; «accroître les performances en amont et en aval» ; «améliorer la visibilité des produits régionaux». L’enjeu étant de conforter les élevages existants et d’inciter à de nouvelles installations afin de maintenir les volumes de production. En soulignant que Laurent Wauquiez avait fait de l’agriculture «sa» priorité, Jean-Pierre Taite a rappelé que le Conseil régional a réalisé les économies nécessaires pour permettre de presque doubler le budget agricole, passé de 36 à 62 millions d’euros(1) en deux ans.
Pour le plan Ambition région de la filière porcine, ce sont 1,86 million qui seront mobilisés entre 2018 et 2020, avec une nette orientation vers l’aide à l’investissement direct aux éleveurs (82 % des fonds), comme s’en est félicité Thierry Thenoz, président d’Interporc Rhône-Alpes. Il est aussi prévu une prise en charge à 50 % (plafonnée) des études préalables à un projet, un accompagnement pour le recueil de données technico-économiques, un cofinancement pour les campagnes de communications visant à promouvoir les produits et savoir-faire... Mais pour ceux qui ont travaillé à l’élaboration de ce plan d’aides, l’action centrale réside dans le renforcement du fonds régional d’investissement à hauteur de 485 000 €/an portant le montant global à presque 3 millions d’euros. Il sert l’attribution de prêts à taux 0 % pendant cinq ans auprès des éleveurs, assortis d’un différé de remboursement pendant deux ans.
Petites mais complètes
Une nécessité pour maintenir des élevages qui, comme a martelé Patrick Escure, «créent de la richesse, servent à l’équilibre des abattoirs et contribuent, de ce fait, au maintien d’autres filières sur le territoire». Ce dont Serge Delrieu, sous-préfet de Saint-Flour (représentant le préfet Sima dont l’avion avait pris du retard...) n’a pu que se féliciter, connaissant bien ces «filières locales petites mais complètes» et aux engagements qualitatifs reconnus, dont un Groupement d’intérêt économique et environnemental, signé entre la coopérative porcine Capp et l’État.
(1) Soit la deuxième région, derrière l’Occitanie, en termes de contribution et la première en termes d’augmentation budgétaire.
Dans la région
Auvergne-Rhône-Alpes, première région productrice de salaisons sèches, ne pèse pourtant que 4 % du volume de porcs français et 6 % en termes d’abattage ; 800 sites d’élevages professionnels (41 000 truies, 370 000 places d’engraissement) produisent 783 000 porcs charcutiers par an ; 187 élevages ont intégré la démarche «Région du goût». Au total, la filière est source de 4 000 emplois directs.