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Le monde agricole perd un leader

Le décès brutal de Xavier Beulin le 19 février est un choc pour la FNSEA et le monde

© Yann Foreix, Le Parisien

D’innombrables réactions ont suivi l’annonce de la disparition de Xavier Beulin, président de la FNSEA, décédé d’une crise cardiaque à 58 ans. Les dirigeants politiques de tous bords ont rendu hommage à l’homme de conviction, du président de la République qui a salué « un agriculteur passionné, un interlocuteur exigeant et déploré une perte majeure pour la France » aux candidats aux élections présidentielles (François Fillon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon) en passant par des présidents de groupes, de régions et de départements, ou encore les membres du gouvernement dont le Premier ministre Bernard Cazeneuve, pour qui il était « un ardent défenseur de l’agriculture et des paysans ». « Sa disparition est une nouvelle terrible pour la FNSEA et pour le syndicalisme agricole dans son ensemble. Avec lui, au-delà de nos différences, j’ai toujours travaillé à trouver des solutions pour soutenir une agriculture qui traverse des moments difficiles », a réagi le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Entre les deux hommes, le courant n’est jamais bien passé, allant parfois jusqu’au conflit ouvert et un congrès de la FNSEA 2016 très dur. Si dur que Xavier Beulin en était lui-même embarrassé. Ses relations étaient bien plus cordiales avec le président de la République ou le Premier ministre Manuel Valls.
Syndicaliste engagé
« Xavier Beulin a donné au syndicalisme et aux filières agricoles des lettres de noblesse et un élan incomparable », salue la FNSEA dont il a été élu président en 2010 et 2014. En dépit des divergences de vues, les nombreux interlocuteurs qui ont croisé Xavier Beulin au cours de sa riche carrière gardent tous en mémoire le dynamisme, le charisme et la pugnacité de cet homme engagé très jeune dans le syndicalisme agricole. Tout en prenant des responsabilités au sein de la FNSEA, il devient en 2000 président du groupe Sofiprotéol (renommé Avril en 2014), mis en place par la filière française des oléoprotéagineux. Une responsabilité qui lui sera parfois reprochée après son élection, en 2010, à la tête de la FNSEA. Dans son ouvrage* paru début janvier, Xavier Beulin revenait sur les attaques de plus en plus vives et rappelait le sens de son engagement. De ces attaques répétées et de plus en plus dures dans les médias, il préférait dire qu’elles ne l’atteignaient pas. Elles se sont néanmoins ajoutées au poids de ses responsabilités.
Les crises qui se succèdent
Tout en bataillant pour un soutien public aux plus touchés par la crise, sur lequel il devait d’ailleurs revenir à la veille du Salon de l’agriculture 2017, il insistait toujours sur l’importance des négociations commerciales pour que les agriculteurs retrouvent de la rentabilité. « Le processus des négociations doit être inversé. Ne pas partir de baisses de prix aux consommateurs pour aboutir à des prix agricoles mais partir des charges payées par les paysans pour aboutir ensuite à des prix pour les consommateurs. » Toujours plus confiant dans les rouages de l’économie, les progrès de la recherche et des technologies, que dans des subventions ou protections gouvernementales, il se voyait parfois critiqué par les agriculteurs eux-mêmes, au plus fort de la crise de l’élevage, qui demandaient que les pouvoirs publics interviennent dans la fixation des prix.
*Xavier Beulin, Notre agriculture est en danger, aux éditions Tallandier

La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 23 février, numéro 1398.

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