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Le Label rouge salers passe avec brio les phases qualificatives

Les responsables du Label rouge salers ont accueilli leurs partenaires des groupes Auchan et Bigard pour un premier bilan très positif de la diffusion en hypermarché.

Claude Lapeere (au centre), accompagné de Jean-Marie Fabre, à la découverte des pratiques d’élevage salers et estives  cantaliennes.
Claude Lapeere (au centre), accompagné de Jean-Marie Fabre, à la découverte des pratiques d’élevage salers et estives cantaliennes.
© P. O.

“Chi va piano va sano”, en français “tout vient à point à qui sait attendre” : telle est la ligne de conduite adoptée par les responsables du Label rouge salers dans la démarche qu’ils ont commencée à concrétiser il y a trois mois, en faisant le pari d’ancrer la viande salers sous label dans les rayons de la grande distribution. S’inspirant de la trajectoire déjà tracée par les voisins du Boeuf fermier Aubrac (BFA), l’association présidée par Jean-Marie Fabre avait multiplié contacts, échanges et réflexions avec les représentants des éleveurs, des organisations de producteurs mais aussi et surtout avec l’aval de la filière : l’abatteur Bigard et le distributeur Auchan. Des rencontres qui ont abouti le 18 février dernier au départ des deux premières vaches à destination des linéaires du magasin Auchan de Fontenay-sous-Bois, en région parisienne. Si l’objectif affiché était alors déjà une montée en puissance, progressive, du nombre d’animaux et d’éleveurs engagés, encore fallait-il que la salers convainque et séduise à la fois les chefs bouchers de l’hypermarché et leurs clients.

L’accès à un second magasin assuré

Un premier signal positif était arrivé rapidement quand le flux demandé est passé de deux à trois animaux par semaine. Mais, conformément aux engagements pris lors du Salon de l’agriculture avec les dirigeants d’Auchan, un bilan d’étape plus complet s’imposait  pour évaluer la perception et les attentes du groupe, et le potentiel de développement du Label rouge salers dans de nouveaux magasins. Mardi dernier, Claude Lapeere, responsable des achats de viande d’Auchan, accompagné de Didier Regolo et Gabriel Maffre, représentants de l’abattoir Bigard de Castres, a apporté d’autres bonnes nouvelles en confirmant l’entrée du Label rouge salers dans un second magasin d’ici quelques mois, voire peut-être, dans un troisième d’ici la fin de l’année. “Le premier bilan, après trois mois de partenariat, c’est que nos clients, qui restent notre moteur à tous, sont restés fidèles à la salers et en redemandent”, a constaté Claude Lapeere lors d’un point presse champêtre organisé sur l’estive du Gaec de Cueilhes, sur les hauteurs de Girgols. Une réaction d’autant plus positive de la part des consommateurs que le secteur des produits carnés enregistre une baisse de consommation régulière. D’où l’engagement précoce d’Auchan, dès 1995 (avant même la première crise de la vache folle), dans les signes de qualité. Un créneau basé sur la différenciation, qui, lui, au contraire, se maintient. “La majeure partie des clients achètent sur un critère de prix le moyen de gamme, mais ils sont aussi prêts à s’autoriser un achat plaisir sur de la viande labellisée”, analyse le responsable.

Une grille de rémunération “satisfaisante”

Le distributeur reste donc persuadé du potentiel des races à viande, à même selon lui de redonner ses lettres de noblesse au rayon boucherie. Et la salers semble d’ores et déjà avoir acquis sa place (aux côtés du BFA, de la blonde d’Aquitaine Label rouge, etc.) au sein des fleurons carnés d’Auchan. “Au-delà du label, cette journée auprès des éleveurs dans ces prairies nous donne envie de véhiculer et vendre aussi cet environnement exceptionnel. Les consommateurs veulent de la verdure, manger sain, etc. La salers leur apporte tout ça !”, s’enthousiasme Claude Lapeere, qui invite cependant à inscrire cette nouvelle filière dans la durée, sans se précipiter. Même volonté sur la valorisation : “Le Label rouge salers, commercialisé en barquettes, est vendu  à 32,9 euros / kg, trois euros de plus qu’un filet de boeuf standard. La marge n’est pas très élevée mais constante. Il ne faut pas être dans l’excès”. Les éleveurs peuvent eux compter sur une grille de rémunération “tout à fait satisfaisante”, de l’avis de Denis Bonneau, animateur du label, et calquée sur celle du Bœuf fermier Aubrac. Cette dernière s’inscrit dans le haut de gamme des prix de vente consommateurs. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si en l’espace de trois mois, 40 nouveaux éleveurs se sont engagés dans le label.

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