L'Auvergne et le Cantal à l'avant-garde du très haut débit
La CCI du Cantal a organisé les troisièmes Assises nationales du très haut débit. L'occasion de rappeler l'impact économique colossal promis par le déploiement de la fibre optique.
Les invités aux Assistes nationales du très haut débit n'ont pas tari d'éloges sur l'Auvergne et le Cantal quant au déploiement de la fibre optique. La fibre, c'est un câble qui permet de transmettre une multitude de données informatiques à une vitesse jamais atteinte. C'est ce qui, à terme, remplacera l'ensemble du réseau en cuivre en place depuis l'installation des premières lignes téléphoniques. Un chantier titanesque qui a déjà démarré et assure à ce secteur économique une croissance à deux chiffres, enviable en ces temps de sinistrose. La répercussion pour les territoires et l'emploi : voilà ce qui était au centre des discussions de ces troisièmes rencontres organisées au Campus de la CCI, mardi 28 avril.
Générateur d'emplois
Pour illustrer la thématique, Bruno Janet, directeur des relations avec les collectivités locales chez l'opérateur Orange, livre quelques chiffres : déjà 6 000 recrues formées en alternance pour son entreprise, dont 100 qui travailleront dans le Cantal. Bernard Bouniol, président de la Chambre de commerce et d'industrie, rappelle que chaque année, le Campus forme 250 personnes aux métiers de la fibre, appelées à travailler aux quatre coins de la France. Même les perspectives les plus prudentes, qui émanent des services déconcentrés de l'État comme la Direccte, tablent sur 15 000 nouveaux emplois dans les cinq ans qui s'ouvrent. Impossible que l'Auvergne en général et notre département en particulier n'en profitent pas. "Votre région est en tête", affirme ainsi Bruno Janet. "Aurillac est devenu le centre de la France en matière de très haut débit", estime Étienne Dugas, président de la Fédération des industriels des réseaux d'initiative publique. Il tresse des couronnes de lauriers à René Souchon, qualifiant le président de Région de "visionnaire", lui qui considère cette révolution numérique comme vitale. Et c'est vrai que l'Auvergne est très avancée en matière de déploiement de la fibre et a su profiter des deniers de l'État en mutualisant ses efforts avec ceux des conseils départementaux qui la composent et des intercommunalités intéressées(1), comme l'a rappelé Fabien Miedzianowski, directeur général adjoint des services au conseil départemental du Cantal.
Remplacer le cuivre d'ici 2022
Aujourd'hui, la filière est mature. Pour autant, "le chantier d'infrastructure prendra du temps", a précisé Antton Achiary de la régie Auvergne numérique. "Et son coût s'avère nettement plus élevé dès qu'on entre en territoires ruraux." En écho au responsable d'Orange - pour qui nous vivons "une troisième révolution industrielle après la vapeur et l'électricité" - la fibre mettra dix ans à être totalement déployée, là où il a fallu un quart de siècle pour alimenter chaque foyer français en énergie électrique. Un chantier progressif qui passe, selon le principal opérateur, par une phase intermédiaire qui permettra d'apporter du haut débit par d'autres moyens à l'ensemble des foyers. Dans ce cocktail de technologies, il évoque notamment la "montée en débit" qui s'opère sur l'ancien réseau cuivre, aux performances qui ne valent pas celles de la fibre optique, mais qui représente un nouveau confort pour l'usager. En point de mire, demeure un territoire 100 % câblé, à l'horizon 2022. Pourquoi un tel empressement, un tel engouement ? Bruno Janet a la réponse : "Il n'y a pas que les entreprises qui sont demandeuses. Aujourd'hui, tout le monde est connecté. On compte en moyenne sept terminaux par foyer reliés à internet, entre l'ordinateur, les tablettes, les smartphones, la télévision..." Sans compter l'impact immédiat sur l'économie locale. "Chaque euro dépensé dans la fibre optique rapporte six euros de PIB", affirme-t-il encore. Étienne Dugas précise même que "dans les zones de réseaux d'initiative publique, le chômage recule de 25 %"...Et selon d'autres intervenants de ces Assises nationales, parmi lesquels Stéphane Rouillé, directeur de l'activités télécom de la société SPIE - qui assure 250 MEUR de chiffre d'affaire en Europe, dont 150 MEUR en France -, le "modèle français" fait école partout dans le monde. En particulier le montage financier de type PPP : partenariat public/privé. C'est lui qui garantit à l'usager un tarif très compétitif du branchement à la fibre optique, de l'ordre de 35 EUR d'abonnement mensuel. "Soit trois fois moins cher à Aurillac qu'à New- York", image le responsable d'Orange.
(1) Le coût du déploiement de la fibre optique à l'échelle du pays sera assuré à 43 % par des fonds publics et à 57 % par le secteur privé.
Droits de reproduction et de diffusion réservés.