L'Aubrac, une évidence
Installée à Grandeyrolles dans le Puy-de-Dôme, Hélène Grégoire est à la tête d'un troupeau de 65 mères Aubrac. Passionnée de génétique, elle participera au concours national au Sommet où elle présentera douze bêtes.
Aux portes de la zone saint-nectaire, se trouve ce que les géographes appellent les pays coupés, ceux qui font la jonction entre la riche plaine de la Limagne et les montagnes d'origine volcanique de la chaîne des Puys et des Dores. Grandeyrolles fait partir de ces pays-là, avec ses ravins, ses promontoires escarpés et ses rares plateaux sur lesquels se sont établies quelques exploitations. Depuis 2007, Hélène Grégoire apprivoise ces terres rudes, exploitées auparavant par ses oncles. Partie de zéro, l'éleveuse a mis toutes les chances de son côté en optant pour un troupeau d'Aubrac, « ces vaches accordéon comme elle se plaît à les définir, dont l'adaptation et la rusticité sont à ce jour, selon elle, inégalées ». Chaque saison lui rappelle que la race qu'elle a choisie est définitivement en harmonie avec son territoire, sur ses 120 hectares situés entre 750 et 800 mètres. Même l'an dernier, lorsqu'il a fallu affronter la sécheresse. « Certes, on a dû acheter du fourrage, mais force est de constater que les bêtes ont su valoriser le peu qu'il y avait », a noté l'éleveuse. Au printemps, trente couples et dix doublonnes montent en estive au col de la Croix-Morand, « ce qui me permet de faire du stock sur les prairies non pâturées ».