Retour à la case départ… C'est la consternation à Mazeyrat d'Allier. Face à une mortalité importante de son cheptel depuis un an, à un comportement anormal de l'ensemble des animaux de l'exploitation située à une centaine de mètres d'une antenne de radiotéléphonie mobile 3G/4G, et à une baisse drastique de la production, le Gaec du Coupet, après nombre de procédures, avait obtenu du juge des référés du tribunal administratif de Clermont-Ferrand le 23 mai 2022, qu'il ordonne à la société Orange et à l'État d'arrêter de manière temporaire, durant 2 mois, le fonctionnement de cette antenne. Cet arrêt des émissions devait être effectif à partir de cette semaine.
Mais, le 17 août, dans cette affaire qui oppose le Gaec du Coupet aux Sociétés orange, SFR, Free Mobile et Bouygues Telecom, le Conseil d'État a annulé l'ordonnance du juge des référés, et rejeté la demande présentée par les exploitants devant le juge des référés du même tribunal. Cette décision du Conseil d'État est motivée par des notions d'erreurs de droit, d'irrégularités de procédures, de qualification des faits… Les 4 opérateurs, ainsi que le Ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, ont eu gain de cause.
L'antenne disjonctée
Le lendemain de cette décision, la famille Salgues a lancé un appel à mobilisation au pied de l'antenne, pour dénoncer cette annulation. Quelque 80 personnes se sont jointes aux associés du Gaec, des agriculteurs et des habitants du secteur, des représentants de la profession dont Claude Font, président de la FDSEA, Maurice Imbert trésorier et Nicolas Merle vice-président et des Jeunes agriculteurs.
« J’ai deux gamins. Je vais disjoncter l’antenne. Ça a assez duré. On veut vivre nous aussi » explique Frédéric Salgues qui prend alors l'initiative de débrancher l'antenne assumant l'entière responsabilité de cet acte, devant les gendarmes présents sur place.
Aussitôt, l'ensemble des participants à ce mouvement se joint à son geste en totale solidarité avec lui. Quelques minutes plus tard, chacun peut constater que les animaux de la ferme ont retrouvé une activité normale et qu'ils se déplacent dans tout le bâtiment. Et le lendemain, Enedis est revenu, accompagné par la gendarmerie, pour remettre le compteur en activité.
Les associés du Gaec du Coupet, malgré les nombreux soutiens notamment de la population locale et de la profession agricole, sont toujours dans une situation très critique quant à la pérennité de leur élevage. Mais l'affaire, loin d'être résolue, n'est pas enterrée. La mobilisation continue…