L'année s'achève sur de nombreuses questions pour la Chambre régionale d'agriculture
Année de transition, 2014 s'achève sur de nombreuses inconnues. Celles-ci ont largement été évoquées par le président de la Chambre Régionale d'Agriculture du Limousin (CRAL) lors de la session du 8 décembre. Les Services de l'État et de la Région ont apporté quelques éléments de réponse.
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En cette fin d'année 2014, les points d'interrogation sont nombreux : méthodes de calcul de la future PMTVA, mise en place du Programme de développement rural régional (PDRR), zones vulnérables ou encore prélèvements attendus sur le budget des chambres. Ces incertitudes, Jean-Philippe Viollet, président de la CRAL, s'en est fait l'écho durant la session, relayé par les professionnels. Son allocution traduisait aussi la détermination de la profession à ne rien lâcher. Tous les dossiers ont été passés en revue. Parmi les avancées de ces derniers mois, plusieurs ont été soulignées. Dans la Loi d'avenir, l'instauration de la notion d'activité minimale (à la place de la SMI), le renforcement du rôle des Safer, la reconnaissance de celui des Chambres, la mise en place des GIEE et d'un schéma directeur régional des exploitations agricoles ont été qualifiés de signaux positifs. S'agissant de la PAC, le président de la CRAL a salué la reconnaissance des actifs et des Gaec et la revalorisation des ICHN. Mais il a aussi pointé du doigt plusieurs aberrations. La première concerne le calcul des surfaces admissibles. « D'un côté, il faut un minimum de surfaces d'intérêt écologiques et d'un autre côté, ces surfaces ne seraient pas admissibles. Il faut savoir », fustige Jean-Philippe Viollet. Autre problème, le transfert des références des exploitants souhaitant partir en retraite en 2015. Au niveau régional, le retard dans la validation du PDRR inquiète la profession qui déplore aussi qu'il ne soit plus possible d'accompagner les candidats à l'installation avec le FSE. La future MAEC engraissement proposée par les JA Limousin conserve elle aussi des zones d'ombre, l'Indice de fréquence de traitement (IFT) n'étant pas encore défini. « Pour notre région, avec un usage faible et raisonné des produits phytosanitaires, nous demandons qu'il ne soit pas inférieur à 2 », a rappelé Jean-Philippe Viollet. Avec 60 millions d'euros de dotation et une augmentation des plafonds d'investissement, le futur Plan de compétitivité des exploitations agricoles (PCEA, ex-PMBE) est une avancée notable. Le président de la CRAL a toutefois précisé qu'il ne doit pas financer d'investissements non-productifs, visant par ces mots les mises aux normes occasionnées par les zones vulnérables. CRAL et FRSEA Limousin ont d'ailleurs réitéré leur opposition ferme au nouveau zonage. Profitant de la présence à la Session des services de l'État et de la Région, les membres de l'assemblée ont fait l'inventaire des nombreuses pierres d'achoppement de l'agriculture limousine. Les professionnels ont évoqué la taxe à la défriche, l'embargo russe, le compte pénibilité, les attaques du projet d'unité collective d'engraissement de Saint-Martial-Le-Vieux. Un point d'étape du Programme régional installation transmission a également été fait. À la motion sur la suppression des pesticides adoptée par la Région en octobre, la CRAL opposé sa propre motion votée lors de la Session. Cette motion dénonce notamment l'absence de prise en compte des efforts faits par la profession en matière d'usage de produits phytosanitaires. Les signataires déplorent également la stigmatisation qui est faite de cette utilisation et l'absence de plan de gestion de crise. Enfin la profession demande la création d'un contrat d'action collective « agro-écologie » dont le pilotage serait confié à la profession.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 19 décembre 2014.