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L’Agneau Laiton Label Rouge… «la filière qu’on avait toujours cherchée»

Roland Simon, éleveur ovins à Langeac, au Gaec des Cimes, est le premier, en Haute-Loire, à s’être engagé dans la démarche de qualité Agneau Laiton.

«On fait partie intégrante d’une filière, dans laquelle on a besoin les uns des autres» explique Roland Simon (ici avec Medhi Viallet de l’APIV Auvergne).
«On fait partie intégrante d’une filière, dans laquelle on a besoin les uns des autres» explique Roland Simon (ici avec Medhi Viallet de l’APIV Auvergne).
© HLP

En 10 ans, il a vendu 11 000 agneaux labellisables «Agneau Laiton Label Rouge» ; il a été le premier à s’engager dans la démarche en Haute-Loire. Roland Simon est associé du Gaec des Cimes à Lestival sur les hauteurs de Langeac, avec son frère et son épouse. S’il est en charge des 650 brebis Blanches du Massif Central et leurs progénitures, le Gaec compte un autre atelier avec 60 vaches laitières qui produisent 500 000 litres de lait.
À l’occasion du 10ème anniversaire de l’Agneau Laiton, nous avons rencontré cet éleveur pour qui cette démarche a été la réponse à ses attentes. Il a vendu en coopérative, au marché à Saugues, à un négociant directement en ferme… mais ces différents circuits ne collaient pas avec son élevage. Agneaux trop lourds, trop gras, trop vieux… demande aléatoire, et prix fluctuants… difficile de s’y retrouver. «Je faisais du croisement Charollais et Rouge de l’Ouest ; j’étais le seul à Saugues. Mais mes agneaux n’étaient pas assez valorisés».

«J’ai de suite été séduit…»
En plein questionnement sur la commercialisation, une assemblée générale de l’APIV (Association des Producteurs de Viande Indépendants) Auvergne, en 2008, à laquelle étaient invités les Ets Greffeuille-Aveyron, va lui apporter une réponse. «J’ai de suite été séduit par la démarche Label Rouge qui correspondait à mes attentes. On n’est pas un numéro ; on fait partie intégrante d’une filière, dans laquelle on a besoin les uns des autres. On travaille en confiance et sur du long terme».
Dès le premier lot vendu à Greffeuille, les associés du Gaec ont été contents : «Alors qu’à Saugues, on vendait à 16 F. (NDLR : sur le marché on parle en francs), Greffeuille nous les a payés 6,00 €… On n’a pas eu beaucoup de choses à changer dans notre mode de production et on est passé en Label dès l’automne 2009». Depuis, tous les agneaux sont vendus par cette filière, mâles et femelles ; pour le renouvellement, les agnelles sont achetées auprès de sélectionneurs BMC. Outre la satisfaction de commercialiser dans une démarche de qualité reconnue, l’éleveur note un prix rémunérateur entre 6,50 et 6,80 €/kg carcasse (+ une prime de désaisonnement pour les agneaux vendus en septembre-octobre), une régularité des prix à 20 ou 30 cts près sur l’année, et une sécurité de débouchés.

Productivité 1,8 !
Roland Simon, qui n’était pourtant pas particulièrement attiré par les moutons à son installation, s’est finalement passionné pour cet élevage. Il consacre un temps plein à ses 650 brebis (objectif 600 pour diminuer la charge de travail) qui lui ont donné en 2017, 1 130 agneaux. Conduit en 4 agnelages en 3 ans, après avoir expérimenté d’autres systèmes, le troupeau fait l’objet de toute l’attention de l’éleveur. Il affiche des taux à faire des envieux, dixit Medhi Viallet technicien de l’APIV qui suit l’élevage et reconnaît le professionnalisme de Roland Simon.
Avec un taux de prolificité moyen de 1,8 -«très, très bon» dit Medhi- une mortalité de 15%, l’atelier sort un taux de productivité de 1,8. L’éleveur souhaite augmenter un peu le rythme en passant à 3 agnelages en 2 ans et donc perdre un peu en prolificité, ceci afin de gagner sur l’état des brebis et la robustesse des agneaux, diminuer la mortalité et soulager le travail. Eh oui, Roland Simon est toujours en recherche de solutions pour optimiser production, revenu et temps de travail.
Élevés au lait maternel jusqu’à la vente, complémentés avec de la paille et un aliment haut de gamme, l’alimentation des agneaux coûte environ 28 €/tête : «je me suis exigé plus encore que le cahier des charges du Label avec un aliment à base de lin, orge, tourteaux de colza, sans maïs et avec peu de légumineuses, pour coller au mieux aux besoins des agneaux» souligne l’éleveur. Les brebis bénéficient également d’un régime spécial pendant le dernier mois de gestation et le premier mois d’allaitement. «Quand elles nourrissent leurs agneaux, elles ne sortent pas» et ce mode de production suppose alors qu’il y ait toujours des brebis en bergerie, même si les troupeaux profitent largement des parcours et autres prairies qui entourent la ferme.
«Avec l’Agneau Laiton Label Rouge, j’ai vraiment trouvé mon créneau ; la filière qu’on avait toujours cherchée» insiste Roland Simon. «Bien sûr, des fois on râle comme en ce moment où l’écart de prix entre les agneaux croisés et Blancs est faible… mais c’est pour la forme…» dit-il avec une pointe d’ironie. Fier de travailler dans «une filière de qualité, avec des gens passionnés et compétents», l’éleveur veut poursuivre dans cette démarche. Son seul souci c’est l’avenir de l’élevage ovin, car il note avec regret le trop grand nombre d’exploitations ovines qui, comme au Gaec des Cimes, n’ont pas de repreneurs… Pourtant des filières de qualité comme l’Agneau Laiton Label Rouge offrent des opportunités rémunératrices et pérennes. 

Pour plus d’informations sur ce Label, contactez l’APIV au 04 71 02 97 28

Anniversaire
L’association de producteurs APIV Auvergne en partenariat avec l’entreprise Greffeuille développe depuis 2008 une production d’agneaux élevés sous la mère en démarche label Rouge «Agneau Laiton». Cela fait donc 10 ans que cette initiative a été lancée, et à l’occasion de cet anniversaire, une journée spéciale (sur invitation) réunira les éleveurs engagés autour des responsables de l’APIV et des Ets Grefeuille.
Une table ronde autour de laquelle prendront place des représentants de l’État, de la filière ovine, de la boucherie traditionnelle et de la restauration, donnera lieu à un échange sur le thème de «L’Agneau Laiton Label Rouge : du producteur au consommateur, une filière dans l’air du temps».
Cette rencontre festive se déroulera vendredi 23 novembre à Lamothe avec au programme le bilan et les perspectives de cette démarche

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