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« L’administration omet nos particularités locales »

Claude Raynaud, élu Chambre Régionale Auvergne-Rhône-Alpes pour la FNSEA 63

© @DR

Les élus de la Chambre régionale d’agriculture ont examiné et rejeté le projet d’arrêté préfectoral portant sur le nouveau programme d'actions régional directive nitrates. Pour quelles raisons ?

Ce qu’il faut rappeler en préambule c’est que l’organisation de la directive nitrates est composée du Programme d’Actions National (PAN) renforcé au plan régional par un plan d’actions (PAR) portant sur 4 mesures : le respect des périodes d'épandage, l’équilibre de la fertilisation azotée, la couverture hivernale des sols et l’implantation de bandes enherbées le long des cours d'eau. Le projet d’arrêté préfectoral qui nous a été présenté lors de la session proposait des mesures sur chacun de ces 4 points. Si certaines avancées sont à retenir, notamment sur les dates d’épandage, en revanche on ne peut que déplorer la décision de l’administration régionale de vouloir réduire les dérogations à l’implantation des CIPAN(1) qui étaient jusqu’alors possibles en Auvergne et plus particulièrement en Limagne.

 

Plus précisément, quelle est cette mesure ?

Dans le plan d’action régional Auvergne 2014-2018, nous avions la possibilité dans le Puy de Dôme de déroger à l’obligation d’implanter des cultures intermédiaires dès lors que les sols présentaient un taux d’argile supérieur à 27%. Or dans le nouveau programme régional 2018-2022 évoqué ci-dessus, ce taux a été réhaussé de 10%, passant ainsi à 37%. Très clairement cela signifie que 20 000 ha de terres des Limagnes seraient concernés par l’obligation d’implanter des CIPAN, ce qui entraînerait des contraintes techniques, culturales et économiques supplémentaires et remettrait en cause l’implantation des cultures de printemps et en particulier de la betterave. Cette décision est inacceptable en l’état car dangereuse pour l’équilibre de nos exploitations !

 

C’est un signe négatif pour les producteurs de la Limagne ?

Je dirais que c’est ENCORE un mauvais signe car cette décision vient s’ajouter à la longue liste des contraintes auxquelles sont confrontés les producteurs de grandes cultures. Le plus consternant c’est que les projets qui nous sont soumis par l’administration ne tiennent plus compte des particularités locales. Nous sommes pourtant dans un territoire régional très varié avec un climat, des natures de sol, des dispositions en eau et des productions très différentes ; des particularités que l’administration s’obstine à ne plus prendre compte.

 

(1) Cultures intermédiaires pièges à nitrate

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