L'accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande ne passe pas
Dans un communiqué commun, la chambre d'agriculture, les JA et la FDSEA dénoncent un accord en contradiction avec les principes énoncés par le gouvernement.

« Cet accord, qui ne comporte aucune « clause miroir » visant à conditionner l'importation à droits de douane nuls ou réduits de viandes et produits laitiers néozélandais au respect des normes d'élevage fixées par la réglementation européenne, est totalement contradictoire avec les engagements fermes pris par la France sur la question de la réciprocité des normes de production agricoles dans le commerce international », dénoncent dans un communiqué publié le 22 juillet, les trois organismes agricoles, très remontés contre un accord qu'ils jugent « inepte ». Cet accord, annoncé le 30 juin par la commission européenne et la Nouvelle-Zélande, au dernier jour de la présidence française de l'Union Européenne, comporte, selon les deux instances, « de nombreux engagements sans précédent, prenant en compte le développement durable ou la réforme des énergies fossiles, » notamment.
Si la commission européenne se félicite de la conclusion de cet accord, de nombreuses voix dans le monde agricole se sont élevées pour dénoncer une forme de « concurrence déloyale » entre agriculteurs européens et néo-zélandais. « Avec ce nouvel accord, ce sont des viandes et produits laitiers issus d'élevages du bout du monde utilisant des substances interdites en Europe comme l'atrazine, pour ne citer qu'un seul exemple, qui arriveront à bas prix dans l'assiette des consommateurs.
Tant pis si c'est absurde, dangereux, contraire aux enjeux de souveraineté alimentaire et de durabilité pourtant présentés comme les boussoles de l'action européenne pour les prochaines années », ont pour leur part accusé la chambre d'agriculture, les JA et la FDSEA, demandant au gouvernement français de s'opposer « publiquement et sans ambiguïté à la ratification de l'accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande ». Des demandes portées aussi par les syndicats nationaux et européens agricoles, mais auxquelles le gouvernement français a, pour le moment, réagi avec prudence, rappelant qu'ils « allaient évaluer en détail le projet d'accord ».