La Safer Nouvelle Aquitaine engagée dans la transmission
Le vendredi 18 novembre a eu lieu la désormais traditionnelle conférence départementale de la Safer Nouvelle-Aquitaine.
Plus d’une cinquantaine d’auditeurs se sont réunis pour l’occasion dans la grande salle du Crédit Agricole à Guéret.
Vincent Eclache, directeur départemental, a d’abord présenté le bilan de l’année 2021. Les transactions sont à la hausse (4 113, +26 %) pour un total des surfaces stable à 8 008 ha (+4 %) et un montant des ventes en hausse de 18 % à 167 millions d’euros. Malgré sa faible proportion en surface, c’est le marché non-agricole qui pèse lourd dans ce montant en raison de sa forte valeur à l’hectare. Le marché agricole et forestier reste en surface la plus grande part de l’activité de la Safer en Creuse.
Le prix des terres et prés à l’hectare continue la baisse enclenchée depuis 3 ans, avec une moyenne creusoise qui s’établie pour 2021 à 2 550 €.
Sur le marché des cessions de parts sociales, la Creuse n’est pas le département le plus impacté de la région. Les dossiers creusois concernent en grande majorité des cessions de parts entre associés ou au sein de structures familiales, on est loin ici des investissements étrangers qui ont pu défrayer la chronique ces dernières années dans le Berry ou le Bordelais.
Du côté des acquisitions de la Safer, 71 % concernent des lots inférieurs à 10 ha et 96 % de lots valant moins de 180 000 €.
Parmi les attributions, 284 ha ont été attribués à l’installation (23 dossiers) et 349 ha à la consolidation et à la restructuration d’exploitations. 161 candidatures sur 205 ont été retenues.
Un rappel a été fait sur différents dispositifs d’aides à l’acquisition du foncier : Fascina, par exemple, prend en charge tout ou partie des frais d’acte lors d’une acquisition réalisée par un jeune installé jusqu’à 2 500 €. À l’occasion de la conférence, 3 chèques ont été remis à des installés de l’année. Le portage est aussi une option sous-utilisée.
La transmission à l’honneur
Après cette présentation de l’activité, la table ronde a abordé le thème de la transmission. Le président de la Chambre d’agriculture Pascal Lerousseau a d’abord fait un point de situation : « 50 % des chefs d’exploitation ont plus de 55 ans et l’on a perdu 25 % des exploitations entre 2010 et 2020. Il n’est pas facile pour les jeunes de s’installer sans aucune certitude sur l’avenir, notamment en matière de revenus. [...] La transmission est un véritable challenge qu’il faut s’approprier. » Le président de la Chambre d’agriculture fait aussi le constat d’un gros manque d’anticipation des cédants avec une inscription trop tardive au RDI (Répertoire Départ-Installation), seulement 1 ou 2 ans avant le départ en retraite.
Cette thématique de la transmission a été illustrée par le dossier des frères Didier et Laurent Jamot, qui ont cédé leur exploitation de Bazelat à Julie et Valentin Auclair, une autre fratrie. Une des grandes inquiétudes des frères Jamot était le devenir du travail de sélection effectué au sein de leur famille depuis plusieurs génération. Après avoir pris la décision difficile de vendre, ils ont pu rencontrer différents porteurs de projets et leur choix s’est porté sur celui de Julie et Valentin car il était à la fois le plus viables et le plus proche de leurs critères, « quitte à vendre moins cher ». Le « feeling » a aussi été déterminant dans le choix de ces repreneurs. Pour la Safer ce dossier est l’exemple type d’un dossier idéal : suffisamment anticipé, avec des cédants prêts à quelques concessions, un foncier assez regroupé dans une exploitation viable.