La première mozzarella française produite à partir de lait de Châtaigneraie
Un an avant le terme de son contrat avec le groupe 3A, le GIE Châtaigneraie lance un nouveau produit, la mozzarella occitane, première d’une gamme destinée à s’enrichir.
Anticiper la fin d’un contrat
Un projet industriel qui peut paraître fou pour cette entreprise à la taille et l’esprit familiaux qui a néanmoins créé onze emplois. Un projet pourtant mûrement réfléchi depuis deux ans. En 2010, le groupe 3A auquel, le GIE livre une majorité de son lait sous contrat d’apporteur, informe en effet le groupement que ce contrat ne sera pas reconduit au-delà de son terme, soit mars 2013, compte tenu du contexte généralisé de surproduction. “On s’est dit qu’il nous fallait anticiper”, expose Jean-Paul Andrieu, président du GIE. Lequel embauche un jeune chargé de mission, Jean-Daniel Teulier, pour rechercher de nouveaux produits. Des rencontres avec des centrales d’achat, il ressort que la grande distribution manque de mozzarella, dont les ventes progressent chaque année de l’ordre de 10 %. Un fromage importé d’Italie ou d’Allemagne auquel le GIE veut donner une autre dimension. “Les mozzarellas importées sont des produits à bas prix, transformés sur la base de sept litres de lait pour un kilo. Nous, nous proposons une mozzarella certes un peu plus chère mais bien plus goûteuse, d’une qualité bien supérieure avec dix litres pour un kilo et un cahier des charges sans OGM, avec une alimentation foin et pâture quasiment identique à celui de l’AOP cantal”, explique Jean-Daniel Teulier. Des tests de fabrication (et de dégustation) concluants ont été réalisés dans une entreprise du Sud-Ouest où la mozzarella, déjà référencée chez Leclerc et Intermarché du Sud-Ouest, est pour l’heure produite. Le temps de monter et lancer cet été la chaîne de production acquise d’occasion par le GIE, qui devrait dans un premier temps être hébergée dans une entreprise cantalienne. Cette dernière réalisera une prestation de service avant un potentiel agrandissement des locaux du GIE (anciens locaux de Dischamp achetés par le groupement). En vente depuis le début de la semaine, la mozzarella 100 % française, sous identité territoriale occitane, pourrait à terme être déclinée dans une version “bufflonne” (lire ci-dessous), le haut de gamme du côté transalpin. Et la gamme de L’éleveur occitan devrait aussi s’enrichir d’une crème fraîche occitane conditionnée à la main et bénéficiant de l’appellation montagne. Un signe de qualité sur lequel mise également le GIE, décidément pas à court d’idées ni de projets. “Aujourd’hui, la chance qu’on a, c’est notre liberté, c’est de pouvoir gérer collectivement notre entreprise avec des salariés qui se battent aussi pour celle-ci”, relève Jean-Paul Andrieu.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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