Viande bovine
La géostratégie du marché du broutard vue par Giancarlo Ghizzoni
Il est à la tête du premier exportateur européen de broutards, Eurofrance. Visionnaire des marchés internationaux, Giancarlo Ghizzoni est venu à la rencontre des éleveurs à Aurillac.
Tous les membres de la « famille » étaient présents ce vendredi 6 septembre sur les bancs de l'amphithéâtre du lycée agricole d'Aurillac pour une journée sur la viande bovine, co-organisée par la société Philicot et Eurofrance. À commencer par la guest-star du jour : Giancarlo Ghizzoni, fondateur avec son frère à la fin des années 80 de l'Européenne de bétail rebaptisée depuis Eurofrance. À ses côtés, Frédéric Lagarde, directeur commercial de la société, la famille Foyen, sur laquelle Eurofrance, premier exportateur de bovins en France et en Europe, s'appuie pour son approvisionnement dans le bassin salers. Face à eux, plus de 350 éleveurs, fournisseurs de broutards pour Eurofrance et/ou clients de l'entreprise d'aliments Philicot.
Développer l'export vers le Maghreb
« Nous sommes dans la même famille, le même bateau », a introduit Frédéric Lagarde. Un bateau (navire-bétaillère d'environ 8 000 têtes de capacité) dont s'est d'ailleurs dotée physiquement la société Eurofrance depuis qu'elle a mis il y a quelques années un cap hors du bassin méditerranéen, et plus particulièrement vers les pays d'Amérique latine. Une expansion vers l'Ouest qui lui permet d'avoir aujourd'hui une vision mondiale du marché de la viande qu'a exposée Giancarlo Ghizzoni : une demande mondiale croissante en viande bovine (+5 % de consommation attendue dans les dix ans à venir) parallèle à la hausse de la population, et une convergence progressive des prix du boeuf à l'échelle de la planète qui rend la viande européenne plus compétitive.
C'est pourquoi, même si l'exportateur dispose désormais de bases arrières au Brésil, Uruguay et Mexique pour fournir certains États, notamment la Turquie, en broutards légers (souvent croisés angus ou hereford), « Eurofrance continue de privilégier l'exportation de bovins français », a affiché son président, notamment vers le Maghreb, une région qui pour l'heure ne représente que 3,5 % des volumes de la société mais qu'elle compte développer. Ainsi, chaque mois, un bateau est affrété pour l'Algérie avec l'objectif de passer rapidement à un convoi tous les 15 jours. « Il y a un réel potentiel de l'ordre de 30 000 à 40 000 têtes par an, et ils ne veulent que des broutards français, des croisés mais indemnes d'IBR », a prévenu Giancarlo Ghizzoni pour qui la Tunisie serait aussi un marché intéressant, si sa situation politique s'apaisait. Côté Maroc, la concurrence est rude avec les fournisseurs espagnols. Quid du Liban ou encore de la Libye ? « Leur politique d'achat n'est basée que sur les prix ». Quant à la Turquie, qui a absorbé l'an dernier 19 % de l'activité exportatrice d'Eurofrance, ses portes demeurent fermées par des considérations politico-sanitaires.
[...]
La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 20 septembre 2013.