la FRSEA est mobilisée pour la construction d'un prix
À la tête de la délégation Auvergne-Rhône-Alpes, Michel Joux a défendu, lors du Congrès de la FNSEA la semaine dernière à Brest, les thèmes chers à la région : la construction d’un prix rémunérateur et la défense des mesures de compensation des handicaps naturels.
Un congrès de la FNSEA, c’est avant tout un moment de partage, d’écoute et de discussions. Au cours du 71e congrès, il y avait en plus une certaine tristesse qui planait, une nostalgie liée à la disparition brutale de Xavier Beulin le 19 février dernier. Chacun a voulu dire un petit mot, rappeler l’implication du président, son dévouement, sa capacité de travail et les avancées qu’il avait obtenues. Michel Joux, le président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes a souligné «l’absence de Xavier» pour commencer son intervention devant les congressistes réunis au sein de l’Arena de Brest le mardi 28 mars.
Et puis, parce qu’il reste des combats à mener, que Xavier Beulin n’aurait pas voulu que tout s’arrête, il a dressé un constat de la situation de l’agriculture. «Par sa durée et son ampleur, la crise que nous traversons a des conséquences sans précédents sur nos exploitations qu’elles soient économiques mais également sociales», s’est exclamé Michel Joux. Si le plan d’urgence obtenu par la FNSEA et JA n’a pas apporté des réponses à tout, il a été «une véritable bouée de sauvetage pour beaucoup, nous demandons qu’il soit renforcé car la crise perdure. Mais c’est notre agriculture que nous devons relancer avec le prix ou plutôt la construction d’un prix ! La FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes s’est mobilisée sur ce sujet. La volonté d’inverser la construction du prix doit être notre priorité. La loi Sapin 2 est une première étape encore faut-il qu’elle soit appliquée. Il ne faut rien lâcher !» Le président de la FRSEA ajoute qu’il faut maintenant obtenir une réécriture de la loi de modernisation de l’économie (LME) qui encadre les négociations entre la GMS et les industriels de l’agroalimentaire.
Pour une Europe protectrice
Par rapport à l’Europe, Michel Joux appelle de ses vœux «une Europe qui se dote d’un vrai projet politique, qui protège ses agriculteurs et qui nous permette de croire en elle !» La FRSEA Aura défend ainsi la réintroduction de l’exception agricole prévue dans le traité de Rome dans le droit de la concurrence européen. «Cette exception permettrait de déroger aux règles de l’OMC», indique-t-il. Et ainsi éviter que notre agriculture, face au
désengagement de la Pac, soit livrée «en pâture» au marché mondial. L’Europe et l’élevage ensuite, avec l’invitation lancée par Michel Joux à tous les congressistes «pour agir ensemble pour défendre la politique de compensation des handicaps naturels. Cela doit rester une politique forte !» La région Auvergne-Rhône-Alpes, c’est 1/3 en zone de montagne et plus de 80 % de zone de handicaps en ajoutant les zones défavorisées. «Nous sommes très inquiets devant les perspectives d’évolution des zones défavorisées, poursuit-il. Après cette révision des zonages que nous n’avons pas demandée, il est légitime que les communes exclues soient reclassées. Il est hors de question que les bénéficiaires actuels des ICHN financent la réforme, tout comme, il n’est pas concevable que les bénéficiaires des compensations en zone défavorisée simple (ZDS) se retrouvent avec des miettes ! Il faut donc maintenir un lien exclusif entre ICHN et élevage avec un budget adapté».
Nuisibles et prédateurs
Dernier point abordé au cours de ces quatre minutes, «le délicat sujet des prédateurs et des nuisibles». Le président régional demande à continuer de disposer des moyens pour agir contre les nuisibles en mobilisant la recherche et en n’entravant pas la réglementation. Sur les sangliers par exemple, il souhaite «une réglementation nationale pour la chasse au sanglier avec des obligations de résultat». Enfin, sur la question du loup, Michel Joux défend une «régulation à la hauteur des enjeux pour l’avenir avec la mise en œuvre d’un courage politique face à la présence du prédateur. Le loup n’est pas compatible avec l’activité pastorale !» estime le président de la FRSEA avant d’inviter la nouvelle équipe de la FNSEA à intégrer ces sujets dans la feuille de route.