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La FNSEA se moblise pour le revenu des agriculteurs

Le syndicat majoritaire a prévu une conférence gouvernementale sur les revenus des agriculteurs, et une journée nationale de mobilisation fin octobre sous forme de grands rassemblements régionaux. « Nous allons nous mobiliser pour que le gouvernement soutienne le revenu des producteurs dans notre pays » lance Jean Michel Lemétayer président de la FNSEA, qui devrait rencontrer prochainement le Président de la République. La FNSEA réclame notamment une année blanche en terme de remboursements des emprunts et des charges sociales.

«C’est la crise économique la plus grave qu’ait connue le secteur agricole depuis trente ans », déclarait le ministre de l’Agriculture, le 31 août, lors de la foire de Châlons-en-Champagne. Dès le lendemain, le président de la FNSEA réagissait au micro d’Europe 1 : « nous allons nous mobiliser pour que le gouvernement soutienne le revenu des producteurs dans notre pays ».
Le constat est sévère. Devant la presse, le 2 septembre : « depuis que je fais du syndicalisme, je n’ai jamais connu une telle conjoncture (…) Tous les secteurs sont en crise. Même pour le secteur céréalier, le revenu va aussi se dégrader puisque la bonne récolte en volume ne va pas compenser la forte chute des prix ». Les dernières statistiques de l’Insee montrent la forte dégradation des marchés agricoles français. Pour juillet, l’indice général des prix des produits agricoles accuse une baisse sur un an de 15,6 %. Le prix du lait de vache s’affichant en baisse de 24,4 %, ceux du blé tendre sont à -28,9 %, les oléagineux à -38,3 %, le maïs à -35,1 %, les volailles à -11,3 %, le porc à
- 7,9 %, les gros bovins à -5,5 %, sans parler des fruits à -34 %, des légumes à -19 %…
Jean-Michel Lemétayer a annoncé qu’il rencontrerait prochainement le président de la République pour lui exposer la situation du secteur agricole. « Nous voulons faire comprendre au gouvernement qu’il doit accompagner la profession ». La FNSEA a décidé de demander « la tenue d’une conférence gouvernementale sur les revenus des agriculteurs ». Pour soutenir ces revendications syndicales, « une journée de mobilisation nationale se tiendra fin octobre », sous la forme de « grands rassemblements régionaux ».
Le syndicat majoritaire réclame notamment une « année blanche » en matière de remboursement des emprunts et des charges sociales. Il demande des « mesures pour alléger le coût du travail de manière à relancer la compétitivité des exploitations agricoles ». Selon le leader syndical, « nous payons 13 à 15 euros de l’heure tandis que d’autres pays paient 6 à 7 euros seulement ».
Si le prix n’est pas au rendez-vous pour le revenu, « on ne peut qu’agir sur les charges ». C’est pour préserver le revenu des agriculteurs que la FNSEA refuse la future taxe carbone qui « chargerait la barque d’un secteur agricole déjà confronté à de lourdes charges ».
Par ailleurs, la FNSEA va demander rendez-vous à la « Commission Juppé-Rocard », chargée de dégager les priorités d’investissements stratégiques du grand emprunt national. « Une part de l’emprunt doit être consacrée à soutenir les investissements du monde agricole qui est un des piliers de l’économie française ».
Le dossier urgent est celui des prix agricoles et des revenus, qui nécessite « des mesures rapides et le soutien de l’Etat pour aider les agriculteurs à sortir de l’impasse ». Reste pour le moyen terme, celui du projet de Loi de modernisation de l’agriculture (LMA). Présenté au Parlement avant la fin de l’année, il est destiné à préparer l’avenir de l’agriculture française. « La Loi de modernisation agricole française doit permettre d’adapter notre agriculture à la PAC d’après 2013 », explique Jean-Michel Lemétayer. Selon lui, il y a « urgence à travailler sur les facteurs de compétitivité de l’agriculture française ».
« Il faut dissocier la crise actuelle du débat futur sur la LMA et la nouvelle PAC. Nous avons les yeux rivés sur les deux chantiers » résume Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA.

Xavier Beulin,(Premier vice-président de la FNSEA)

«La contractualisation peut redonner un vrai pouvoir au producteur»

Xavier Beulin anime le groupe de travail qui doit préciser les propositions du syndicalisme dans le cadre de la préparation de la future Loi de modernisation de l’agriculture. Quatre domaines sont explorés :
l’organisation des filières, la compétitivité de l’agriculture, l’environnement, le foncier, et les questions sanitaires. La contractualisation est une des pistes mises en avant dans le cadre de l’organisation des filières. Explications…


Pourquoi la FNSEA défend-elle la contractualisation ?
C’est une des voies qui peut permettre de contrebalancer tous les effets de la dérégulation et l’absence désormais d’outils communautaires en matière de gestion de marché. L’idée est d’asseoir de manière plus durable les relations entre producteurs, transformateurs et distributeurs, notamment dans les filières fragilisées comme les fruits et légumes ou le lait. Nous allons travailler sur des contrats type de filière dont la mise en œuvre pourrait se faire par la voie interprofessionnelle.

Pourquoi en faire un axe fort de la future Loi de modernisation de l’agriculture ?
C’est un des axes par lequel on peut redonner un vrai pouvoir au producteur. Pris individuellement, son pouvoir reste limité. Mais avec des formes plus organisées, plus contractuelles, notamment à l’échelle de la filière, c’est la reconnaissance du collège de la production dans les schémas de filière.

Que répondez-vous à ceux qui s’opposent à la contractualisation ?
Nous devons trouver les bons arguments pour faire partager l’idée que l’intérêt individuel passe aussi par l’intérêt général. On ne peut pas demander indéfiniment la solidarité lorsque l’on est en situation de crise et refuser les règles collectives ou collégiales lorsque les choses vont bien. Cette manière de voir ne peut plus fonctionner, d’autant que la ressource publique se tarie de plus en plus… Il est donc nécessaire de renforcer la coresponsabilité entre les acteurs de la filière et la puissance publique. Dans ce cadre, nous demandons à clarifier la ligne de partage entre ce qui doit être de la responsabilité de la puissance publique et ce qui doit être de celle des acteurs et des filières.

Est-ce un schéma qui peut être admis par Bruxelles ?
Dans le cadre des politiques contractuelles, il n’est pas question de définir les prix. Il s’agit de travailler sur les cahiers des charges, sur des indicateurs… D’ailleurs, la loi de finances 2009 clarifie ce qui est autorisé, en termes de discussions, au sein de l’interprofession laitière. On ne parle pas de prix, mais d’indices, d’indicateurs, de marchés permettant d’élaborer une politique de prix. L’interprofession n’a absolument pas à rentrer dans le débat sur la fixation des prix. Par contre, elle peut se doter d’un certain nombre d’indices d’observation du marché, donner un certain nombre d’indications par rapport à la relation offre- demande par exemple et, au final, permettre l’établissement de prix qui correspondent à une véritable réalité économique.

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