Lait
La Fdpl engagée dans les négociations sur le prix du lait
Suite à l’impossibilité de trouver un accord au niveau national et à la décision de plusieurs entreprises de ne pas respecter l’accord du 3 juin 2009, la Fnpl et la Fnsea demandent au réseau de se mobiliser le 30 juillet 2010.

Les départements se mobilisent pour des actions syndicales tournées vers le grand public, les entreprises ou l'administration. Le stickage des produits dans les rayons des Gms devient le symbole de ces actions. Suite à la réunion du Bureau de la Fdpl, le 3 août, une conférence de presse se tient au Gaec des Châtaigners à Busséol avec la Fdpl, l'Udsea, JA63, et avec l'appui de producteurs locaux. Les responsables professionnels fixent publiquement un ultimatum aux entreprises pour le respect de l'accord du 3 juin 2009.
Le 6 août, des délégations de responsables des sections laitières de toute la France se rendent dans les sièges sociaux des entreprises : Lactalis à Laval (53), Bongrain à Viroflay (78), Sodiaal à Paris, Laïta à Brest (29) et Bel à Paris. Pascal Servier, président de la Fdpl et les responsables du Massif central se rendent chez Bel à Paris. Une reprise des négociations est prévue pour le 18 août.
La reprise des négociations interprofessionnelles le 18 août aboutit aux résultats suivants :
- les références de prix du lait pour l'année 2010
- la prise en compte des problèmes de compétitivité avec l'Allemagne
- les problèmes de couples volume/prix et charges des exploitations laitières.
La demande syndicale de répercussion de l'accord de juin 2009 sur les prix de l'année 2010 a été satisfaite : augmentation de 31 €/ 1000 litres sur les 3ème et 4ème trimestres. L'ajustement des prix du mois de juillet sera effectué sur les payes du mois d'août. Un indicateur de compétitivité s'appliquera à partir de l'année 2011 sur les bases d'un écart maximum de prix avec nos voisins allemands de 10 €/1000 litres sur les prix mensuels désaisonnalisés, et de 8 €/1000 litres sur une moyenne de 12 mois glissants. L'interprofession va rapidement travailler sur les différentes options possibles du couple volume/prix, et sur un indicateur de charges des exploitations laitières.
La Fdpl sera vigilante à la bonne application de ces accords par les entreprises qui collectent le lait des producteurs du Puy-de-Dôme.
La main sur le cœur
C'était la main sur le coeur que les transformateurs nous signifiaient qu'il fallait défendre et respecter les recommandations interprofessionnelles. C'est la main sur le portefeuille qu'ils se sont empressés de ne plus les respecter, dès lors que celles-ci leurs profitaient moins. Alors, il a fallu les frapper au coeur, c'est a dire au portefeuille, pour les obliger à tenir parole.
C'est en ces quelques mots que je traduis le gouffre qui se creuse entre l'amont et l'aval de la filière laitière. Car au delà de cette avancée, obtenue une fois de plus par l'action syndicale ciblée, il faut bien reconnaître que ce n'est pas sous les lambris des sièges sociaux de l'industrie laitière qu'il faut s'attendre à une prise en compte des problèmes de nos exploitations.
Si nous devons avoir un répit en cette fin d'année, mettons-le à profit pour préparer les échéances futures telles qu'elles se présentent, avec la loi de modernisation agricole qui vient d'être votée. Dès à présent, nous devons nous organiser, analyser et agir pour préparer l'avenir de nos exploitations, sans se voiler la face, ni renier aucun des termes tels qu'ils sont présentés dans cette loi. Contractualisation, organisation économique des producteurs ne sont que des mots. C'est à nous de leur donner un sens. La Fdpl vous invite à y travailler.
Pascal SERVIER, Président de la Fdpl du Puy-de-Dôme