La FCO de retour dans l’Allier
Depuis la mi-décembre on constate une recrudescence de cas cliniques de Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) dans les élevages de bovins allaitants. La vaccination est fortement conseillée.
Officiellement ont été reçues à la DDCSPP de l’Allier plus de soixante quinze déclarations de suspicions cliniques de FCO par les vétérinaires sanitaires qui ont été validées et qui ont donné lieu à la réalisation de prélèvements et d’analyses. Parmi ces déclarations, une soixantaine ont donné lieu à des résultats qui laissent apparaître que 84% des suspicions cliniques déclarées se confirment. Au niveau clinique, les symptômes se caractérisent par quelques avortements mais surtout des nouveaux-nés qui présentent des troubles nerveux, de la vue et locomoteurs (veaux tétant difficilement, qu’il faut materner). Une situation généralisée à l’ensemble du territoire départemental. Seul le nord-ouest de l’Allier semble épargné. Dans certains élevages ce sont jusqu’à une dizaine de veaux, voire plus, qui sont touchés.
Une contamination pendant la gestation de la vache, probablement au cours du printemps 2018. Période où le moustique, vecteur de la maladie, était en pleine activité, du fait d’un printemps assez doux et pluvieux. Des conditions climatiques associant chaleur et humidité favorisant son développement, contaminant ainsi les vaches gestantes pendant le développement du fœtus. La sécheresse de l’année passée, qui a été défavorable à la qualité de la couverture herbagère, a pu induire une baisse d’immunité des animaux. Des animaux qui se sont aussi, sans doute, rapprochés des mares infestées de parasites pour s’abreuver. Autre origine possible : l’abandon quasi généralisé de la vaccination par les éleveurs du fait de l’absence de signes cliniques ces dernières années. Le virus FCO de sérotype 8 mis en évidence est apparu dans le département en 2008 puis réapparu en 2015.
Par ailleurs, certains mouvements internationaux de bovins qui ont lieu au départ de l’Allier nécessitent de réaliser des analyses pour rechercher la FCO. Or, depuis juillet 2008, on constate que 32 % des animaux testés dans ce cadre sont porteurs du virus de sérotype 8. Des animaux positifs qui ne sont donc pas échangés ou exportés comme ils auraient dû l’être initialement.
La principale mesure pour lutter contre la propagation de la maladie reste la vaccination des reproducteurs mâles et femelles qui devra être achevée de préférence quinze jours avant la mise à la reproduction (précaution d’usage pour toutes les vaccinations). L’éleveur peut vacciner lui-même ses reproducteurs. En revanche, pour les animaux destinés aux échanges intra-communautaires et aux exportations, par exemple les broutards, c’est au vétérinaire sanitaire de l’effectuer. En effet, ces animaux font l’objet d’une certification sanitaire et la vaccination est souvent une condition à celle-ci. Pour les animaux destinés à l’export il est préconisé de les vacciner dès l’âge minimum de deux mois et demi, permettant ainsi l’installation d’une immunité plus précoce. Une situation qui entraîne des surcoûts tant en termes de vaccination que de débouchés.
Il est rappelé que chaque éleveur à l’obligation de déclarer un vétérinaire sanitaire mandaté par l’Etat pour la surveillance de son cheptel ; la majorité des vétérinaires est habilitée. Un vaccin efficace contre la maladie puisque les élevages l’ayant pratiqué semblent épargnés. Un vaccin disponible auprès des vétérinaires à la charge des éleveurs. A ce jour aucun financement public de la vaccination n’est prévu.
À savoir que pour les exploitations touchées par la FCO, il n’y a aucune mesure coercitive de prévue par la réglementation (mise sous surveillance, interdiction de mouvements ou arrêté préfectoral). La seule contrainte éventuelle est que certains pays tiers exigent que les cheptels d’origine des animaux exportés n’aient pas connu de cas cliniques de FCO depuis un délais prédéfini (Exemple : Algérie, 6 mois ; Liban, 60 jours). Des conditions qui peuvent évoluer au cours des prochaines semaines. Une maladie qui ne s’arrête sans doute pas aux frontières de l’Allier et pour laquelle on considère que le bassin allaitant charolais est touché dans la même mesure. Une surveillance est également mise en place pour rechercher les sérotypes exotiques (autres que 4 et 8).