La Creuse lutte contre le désert vétérinaire
Le 24 juillet, le président de la FDSEA de la Creuse, Christian Arvis a accueilli la directrice de la DDCSPP23 (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) Emmanuelle Thill et deux stagiaires étudiants vétérinaires (Alexis et Clémence) sur son exploitation, accompagné de Séverine Bry, secrétaire générale de la FDSEA. Cette rencontre a été l’occasion de parler des difficultés pour le département à trouver des vétérinaires prêts à s’installer en Creuse. Car la désertification vétérinaire en zone rurale est une triste réalité qui touche la campagne.
Après une présentation de son exploitation, Christian a exprimé les inquiétudes qui pèsent sur les éleveurs du département en matière de désert vétérinaire comme sur Aubusson et Felletin « on tient vraiment à nos vétérinaires. Nous travaillons avec du vivant et nous avons régulièrement recourt à leur service pour des interventions que nous ne sommes pas capables de faire nous-mêmes. C’est inquiétant, car nous n’avons pas assez de praticien et cela va être de pire en pire. Un bon maillage vétérinaire sur le terrain fait la rapidité et la qualité des interventions. »
La diminution du nombre de vétérinaire entraîne l’élargissement de leur rayon d’exercice et fait ainsi augmenter les frais d’élevage. Moins il y a de vétérinaires ruraux et plus il est difficile d’en attirer, avec des contraintes qui continuent d’augmenter. C’est également un problème vis-à-vis du bien-être animal mais aussi pour le référent élevage sur les exploitations agricoles.
Quelles solutions ?
Afin de combler les effectifs, il est désormais possible d’accéder aux écoles nationales vétérinaires par concours post-bac, alors qu’auparavant un niveau Bac+2 était requis. Avec un cursus en école nationale vétérinaire de 6 ans au lieu de 7 ou 8 ans par les voies de recrutement, les jeunes diplômés entreront plus précocement sur le marché du travail pour répondre aux besoins du secteur.
En 2022, l’ouverture d’une nouvelle école privée à Rouen va permettre de diplômer un peu plus de vétérinaires.
Mais comment les faire venir en Creuse ?
Seulement 10 % des jeunes diplômés souhaitent s’installer à la campagne.
La directrice de la DDCSPP23 est persuadée que la Creuse a plein d’atouts qu’il faut faire connaître aux lycéens afin de les amener à faire des stages dans des exploitations et lycées agricoles, comme Clémence, qui effectue son stage au lycée agricole d’Ahun, et Alexis, en stage à la DDCSPP23.
« Un vétérinaire qui s’installe en Creuse, ce sont aussi des enfants qui vont à l’école, ce qui valorise le territoire » explique Emmanuelle Thill.
Pour attirer les jeunes diplômés il y a aussi un soutien financier pour ceux qui resteront en Creuse.