Concours national
La Brune ne compte pas pour des prunes !
Jeudi 5 octobre, le Sommet de l’Élevage accueillera le concours national Brune (ou Brown Swiss). L’occasion de mettre en avant les atouts d’une race qui fait rimer rusticité avec valeur ajoutée.
Jeudi 5 octobre, le Sommet de l’Élevage accueillera le concours national Brune (ou Brown Swiss). L’occasion de mettre en avant les atouts d’une race qui fait rimer rusticité avec valeur ajoutée.
Jeudi 5 octobre prochain, le Zénith de Cournon d’Auvergne accueillera le concours national Brune lors du Sommet de l’élevage. Cette race bovine mixte originaire des Alpes Suisses, aussi appelée Brown Swiss, est surtout recherchée pour sa rusticité et la qualité de son lait. Avec un effectif s’élevant à 6 millions de têtes à travers le monde, la Brune trouve ses principaux bassins en Suisse, en Allemagne et dans le nord de l’Italie. Plus modeste, le cheptel français d’environ 30 000 animaux parvient à se démarquer par la qualité de sa génétique « qui s’exporte énormément », affirme Aurore Cannesson, assistante technique à l’union de coopérative agricole « Brune Génétique Services » (BGS). Cette année, la compétition rassemblera près de 150 animaux de 70 élevages venus des quatre coins de l’hexagone ; de quoi bien décorer la vitrine offerte par le Sommet, qui attire chaque année un large public international.
Lait de qualité supérieure
Riche en protéine et en matière grasse (avec un taux butyreux de 42,6 et un taux protéique de 34,6), « son lait bénéficie d’une plus-value moyenne de 50 euros les 1 000 litres, par rapport au prix de base » rapporte Aurore Cannesson.
Il est également caractérisé par une forte proportion de kappa caséine BB et beta caséine A2A2, qui en fait une matière première idéale pour la transformation de fromages à haute valeur ajoutée (AOP, AOC…). Pour ces raisons, de plus en plus d’éleveurs s’intéressent à la Brune. C’est le cas du Gaec de l’Oiseau, à Chambon-sur-Lac (63), qui transforme et affine ses propres fromages Saint-Nectaire et Cantal AOP. La ferme aux 100 mères (Brunes, Holstein et croisées) se constitue progressivement un troupeau 100% Brune. « Nous perdrons certes un peu en volume, mais préférons miser sur notre image et la qualité de nos fromages, qui sont nos meilleurs arguments de vente » confie Justine Fartaria, éleveuse salariée au Gaec, qui présentera une des 12 Brunes puydômoises sélectionnées au concours national.
Une race d’avenir
Avec 8 000 kg de lait produits par lactation en moyenne, la Brune a un rendement moins important que celui de la Prim’Holstein, qui avoisine les 9 500 kg. Cet écart est compensé sur le long terme par la robustesse et la longévité de la Brune : « en plus de nécessiter peu de soins, la Brune est la première race laitière européenne en termes d’animaux passant la barre des 100 000 litres de lait produit dans leur carrière », détaille la technicienne du BGS.
La Brune présente également une bonne résistance à la chaleur. Selon une étude menée en Égypte, comparant des lots de Prim’Holstein, de Brunes et de croisées, la Brune est la race présentant la perte de production laitière la moins importante en situation de stress thermique. Un argument de poids face aux enjeux du réchauffement climatique, qui poussent les éleveurs européens à repenser leurs troupeaux.