Interview
Jacques Chazalet : « Nous sommes la vitrine de l’excellence de l’élevage français »
A l’aube du 32ème Sommet de l’Elevage, son président, Jacques Chazalet trace la voie d’un salon qui a toutes les cartes en main pour devenir la référence mondiale de l’élevage durable.
A l’aube du 32ème Sommet de l’Elevage, son président, Jacques Chazalet trace la voie d’un salon qui a toutes les cartes en main pour devenir la référence mondiale de l’élevage durable.
Qu’entend-t-on par élevage durable ?
Jacques Chazalet : Un système d’élevage durable c’est tout d’abord des exploitations à taille humaine pour des conditions de travail favorables à l’éleveur comme aux animaux. Ce sont aussi des animaux nourris à l’herbe, des exploitations « autonomes », pour des services reconnus rendus à l’environnement : préservation de la biodiversité, faible dégradation des forêts et stockage du carbone. Enfin, la durabilité dans l’élevage c’est un lien fort avec les territoires, pour des paysages ouverts, de la valeur économique et sociale, une identité culturelle affirmée. Il est d’ailleurs important de souligner que certains territoires ne seraient pas ce qu’ils sont sans l’élevage.
En quoi le Sommet est-il légitime pour promouvoir ce modèle ?
J.C. : Il était important pour nous d’en faire notre cheval de bataille car notre événement est né et se développe au cœur du Massif central, un territoire préservé et constitué à 70% de prairies naturelles. Dans cet écosystème s’est développé un modèle d’élevage durable basé sur des pratiques vertueuses telles que le pastoralisme. C’est donc tout l’enjeu de notre événement : faire de la dimension durable notre ambition majeure pour les années à venir et l’agriculture de demain en s’attachant à promouvoir l’ensemble des avancées en matière de préservation de la Nature et de l’Homme, tout en visant une plus juste rémunération, première des durabilités si l’on veut que des éleveurs soient encore là demain.
Cette nouvelle édition du Sommet fait encore le plein de grands rendez-vous comme le national de la race limousine, mais aussi celui de la race brune. Ces « têtes » d’affiches contribuent-elles à accroître le visitorat international ?
J.C. : Les concours d’une telle envergure attirent évidemment les étrangers. Année après année, les délégations étrangères, avec des projets d’investissements, sont de plus en plus nombreuses à faire le déplacement jusqu’à nous. Leurs centres d’intérêts varient entre la génétique allaitante, les races laitières, les petits ruminants (ovins), le matériel, les intrants, l’alimentation animale, les équipements pour le lait et les nouvelles technologies. Nos visites d’élevage sont très appréciées de nos amis étrangers. Cette année, nous avons le plaisir de mettre à l’honneur, la Géorgie. Un pays qui fait face à un déficit chronique de lait et de viande.
Pensez-vous pulvériser encore cette année le record de fréquentation ?
J.C. : L’an dernier le salon a drainé 105 000 visiteurs, un record ! Parmi eux, quelques 5 000 visiteurs étrangers, là aussi, du jamais vu. Nous espérons bien évidemment faire encore mieux cette année.