“Il n’y a pas d’autre salut que les produits à forte valeur ajoutée”
René Souchon et la vice-présidente de la Région chargée de l’agriculture sont venus réaffirmer leur soutien aux démarches de qualité, essentielles selon eux pour les producteurs.

“Vous avez le chic pour tomber à chaque fois alors qu’une nouvelle étape est franchie”. Le président du Cif a relevé avec amusement la coïncidence des dates, la venue mercredi de René Souchon en terres cantaliennes, intervenant moins d’une semaine après la conclusion d’un accord cadre pour les AOC fromagères d’Auvergne. Michel Lacoste n’a d’ailleurs pas oublié non plus que le président du Conseil régional avait été l’un des premiers à réagir très positivement à la validation du décret de l’AOC cantal par l’INAO. Une foi dans les démarches de valorisation agricole via des signes de qualité qu’ont réaffirmé René Souchon et sa vice-présidente chargée de l’agriculture Élisabeth Thévenon-Durantin, lors de leur rencontre avec des représentants du Cif organisée sur l’exploitation de Pascal Pojolat, un jeune producteur installé en 2003 en Gaec avec ses parents à Chambernon (commune de Neuvéglise).
Une démarcation enfin effective
“J’avais bien anticipé ce qui est en train de se produire, avec la fin des quotas laitiers ”, a argumenté le président de Région, convaincu que le salut des agriculteurs auvergnats tient plus que jamais dans des productions à forte valeur ajoutée (produits sous signe de qualité et bio). Et ce d’autant plus qu’à ses yeux, les éleveurs n’ont pas à attendre de miracle d’un redéploiement des soutiens européens permis par l’accord sur le bilan de santé de la Pac. Un débat sur lequel n’a pas voulu s’engager le président du Cif préférant revenir sur cet accord pour les AOC qui n’est certes “pas le grand soir” mais qui va enfin permettre, après des décennies de léthargie de la filière cantal, de démarquer le prix du lait transformé en AOC du prix national. M. Lacoste a cependant insisté sur le fait que des contrôles rigoureux seraient mis en œuvre pour “crédibiliser” la filière. Pour E. Thévenon-Durantin, il s’agit là d’une vraie révolution culturelle pour les producteurs qui doit être comprise et accompagnée par la distribution. “Le consommateur ne refuse pas de payer quand il s’agit de qualité”, a-t-elle assuré. Constat certes partagé par Rémi Broncy, président de la coopérative Sicolait, désormais alliée au groupe 3 A, qui a néanmoins souligné qu’aller chercher une cotisation volontaire obligatoire dans le contexte économique actuel, “ça ne sera pas rien !” pour les entreprises.
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