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HVE : Une démarche intéressante pour les exploitations de Haute-Loire

Lors de la dernière session du 13 mars, une intervention a fait le point sur la certification Haute Valeur Environnementale, une démarche issue du Grenelle de l’Environnement.

La session du 13 mars a évoqué la certification HVE.
La session du 13 mars a évoqué la certification HVE.
© HLP

Le 13 mars, les élus réunis en session se sont intéressés à la certification HVE (Haute Valeur Environnementale) avec l’intervention de Landry Marsaud, conseiller environnement à la Chambre d’agriculture.

Issue du Grenelle de l’Environnement, cette certification qui dispose déjà d’un logo à disposition des producteurs et des transformateurs, se construit autour de 3 niveaux.

Le niveau 1 induit le respect des règles de la conditionnalité, des BCAE (Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales) de la PAC et induit la réalisation par l’agriculteur d’une évaluation de l’exploitation au regard du référentiel du niveau 2 ou des indicateurs du niveau 3.

Le niveau 2 oblige au respect d’un référentiel comportant 16 exigences environnementales.

Le niveau 3, seul qualifié de « Haute Valeur Environnementale » ; seul niveau certifiant, il donne le droit d’apposer le logo.

 

L’accès au marché

Alors quel intérêt de se lancer dans une telle certification ? Pour commercialiser ses produits dans la restauration collective répond le conseiller. « La loi égalim prévoit un approvisionnement des restaurations collectives avec 50% d’aliments de qualité et durable d’ici 2022 dont ceux issus de la certification environnementale niveau 2 et HVE (niveau 3). Seuls les produits issus de la HVE (niveau 3) seront possibles à partir de 2030 » explique Landry Marsaud.

Autres intérêts : « Dans le cadre de la séparation de la vente et du conseil concernant les produits phytosanitaires, les exploitations certifiées HVE seront dispensées du conseil stratégique (qui sera obligatoire tous les 2 ans) » . La grande-distribution opte de plus en plus pour des produits issus d’exploitations certifiée HVE et des points supplémentaires sont attribués pour les aides bâtiments, les JA et l’irrigation. « La certification HVE répond par ailleurs à la demande sociétale. Et dans un futur proche, cela aura une incidence sur les prix payés aux producteurs » indique le conseiller.

Si en Auvergne aucune exploitation n’est encore certifiée, les zones viticoles et les régions fruitières se sont déjà lancées dans la démarche. Notons qu’en bovins viande, seule la région du Limousin s’est investie dans la certification HVE.

 

Les exigences de la certification

Landry Marsaud a ensuite présenté le niveau d’exigences pour chacun des 3 niveaux de la certification.

Niveau 1

Pour accéder au niveau 1, l’exploitation doit réaliser un bilan concernant le respect des exigences environnementales pour l’environnement, la santé des végétaux et le BCAE. Le niveau 1 étant validé par un organisme habilité au titre du système de Conseil Agricole. Enfin l’exploitation est évaluée au regard du niveau 2 ou du niveau 3. « Le niveau 1 sert uniquement de porte d’entrée aux niveaux 2 et 3. Il n’apporte pas de plus-value à l’exploitation » indique le conseiller.

Niveau 2

Pour accéder au niveau 2 de la certification, il s’agit de respecter 16 exigences de moyens sur 4 thématiques (biodiversité, phytosanitaire, fertilisation et gestion de l’eau (si irrigation). Le niveau 2, qui n’est pas obligatoire pour accéder au niveau 3, est validé par un organisme certificateur.

Niveau 3

Enfin, le niveau 3 s’obtient de 2 manières différentes : par la voie A qui induit une obligation de résultats dans 4 thèmes (biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion de la fertilisation, gestion de la ressource en eau) soit par la voie B (biodiversité – 10% de SAU en IAE, prairie permanente > 50% de la SAU- et la dépendance aux intrants – ratio intrants/chiffre d’affaires < 30% . Le niveau 3 est validé uniquement par un organisme certificateur.

A travers 2 exemples d’exploitations typiques de Haute-Loire, Landry Marsaud a testé les voies A et B.

Dans le cas d’une exploitation (secteur du Monastier) de 100 ha avec 50 vaches laitières et 14 vaches allaitantes (système tout herbe + 7 ha de céréales autoconsommées, achat de maïs épi, les critères de la voie A permettent à cette ferme d’atteindre la certification, alors que par la voie B, cette ferme ne sera pas certifiée à cause du critère intrants/chiffre d’affaires.

Dans le cas d’une exploitation (secteur de Monistrol/Loire) de 81 ha avec 41 vaches laitières système maïs + ensilage d’herbe + 18 ha de céréales autoconsommées, Ni la voie A, ni la voie B ne permettront à cette exploitation d’obtenir la certification ; en cause : la stratégie phytosanitaire pour la voie A et les critères des prairies permanentes et des intrants chiffres d’affaires pour la voie B.

 

Des groupes de travail

Suite à cette présentation, les élus de la Chambre d’agriculture ont donné leur avis sur cette démarche.

Pour Gilbert Guignand, vice-président de la Chambre d’agriculture « on a tout intérêt à réfléchir à la HVE en Haute-Loire. Toutes les exploitations sont déjà au niveau 1 et le niveau 2 ne semble pas utile ; il faut donc cibler le niveau 3. Je suis convaincu qu’il s’agit d’une démarche de progrès qui permettra à chacun d’évoluer et de rester demain dans les règles de la PAC ».

« En Haute-Loire on est plus vert, donc ce genre de démarche est intéressante. Mais encore faut-il obtenir une valeur supplémentaire pour nos produits ? » a indiqué Yannick Fialip.

Thierry Cubizolles, président de la FDSEA, insiste sur la nécessité de retrouver du prix par le biais de cette certification.

Michel Rivet, représentant de la propriété forestière, a averti les agriculteurs sur la nécessité de s’emparer de cette certification : « si vous n’y allez pas, à terme, vous n’aurez plus d’acheteurs ! ».

Christophe Roche, producteur de fruits rouges a signalé que le GIE des producteurs de fruits rouges venait d’embaucher une personne durant 6 mois en vue d’auditer les producteurs et ainsi de se lancer dans la démarche HVE…

Des groupes de travail devraient démarrer au sein de la Chambre d’agriculture pour réfléchir à cette démarche.

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