Gilles Amat, rapporteur national pour les JA
Gilles Amat fait partie des trois rapporteurs qui préparent le rapport d’orientation national des JA.

“Le libre échange ne règle pas les problèmes”
Les trois rapporteurs se sont mis au travail en décembre dernier. Ils ont rencontré nombre d’experts et de responsables politiques français ou européens, et rédigé un projet de rapport qui a été présenté courant avril dans les régions. Ils ont d’abord fait le constat que la population mondiale va considérablement augmenter et que, dans ce contexte, la question de la souveraineté alimentaire des États et des peuples est en train de revenir au premier rang des préoccupations. Or, selon eux, “le libre échange ne règle pas les problèmes”. Il amène à produire là où c’est le plus rentable, à spécialiser les productions en rendant les États vulnérables, il détruit les économies agricoles des pays les plus pauvres...”.
Des défis à relever
“On parle de suppression des aides et de
démantèlement de la Pac. Nous démontrons au contraire dans le rapport
qu’on ne peut pas laisser l’agriculture a la merci des seules lois du
marché”, commente Gilles Amat. Les JA constatent qu’en Europe, le
système de la préférence communautaire a permis de garantir le
développement d’une agriculture tout en assurant une sécurité
alimentaire et sanitaire. “Alors que, lorsqu’on supprime les barrières
douanières, on met en compétition des agricultures aux écarts de
compétitivité très importants”, souligne le rapporteur auvergnat. “Nous
plaidons donc pour un maintien des protections aux frontières, qui
permette de conserver une agriculture productrice en Europe, et de
développer une agriculture dans les pays défavorisés”, dit-il. Au-delà
de l’enjeu alimentaire, le rapport aborde les autres défis que
l’agriculture doit relever, tant au niveau environnemental que de la
production d’énergies.