Fièvre catarrhale : organisation de la vaccination
Une instruction de la DGAL du 1er mars définit les modalités de mise en œuvre de la vaccination contre la fièvre catarrhale, sérotype 8 sur la période mars-avril 2016, avec notamment l’ouverture à la vaccination volontaire par les éleveurs.
Le sérotype 8 ne circulant plus depuis 2010, les stocks de vaccin contre ce sérotype dans les laboratoires producteurs étaient faibles lors de la découverte d’un nouveau foyer en septembre 2015. Trois laboratoires ont été en mesure de fournir des doses de vaccin à l’État dans le cadre d’un marché d’urgence impérieuse (cf. tableau des quantités livrées et encore disponibles).
Un appel d’offre en cours de conclusion avec une poursuite de la prise en charge du coût du vaccin par l’État
Compte-tenu de l’impossibilité d’une vaccination obligatoire à visée sanitaire et de la complexité de l’organisation d’une commande collective de vaccin par les professionnels, un appel d’offre pour un marché public a été organisé par l’État afin de commander les doses nécessaires à la vaccination de 2,5 millions d’ovins et 8 millions de bovins, selon les estimations réalisées par les professionnels des besoins qui pourraient s’exprimer en 2016 (vaccination pour la sortie de la zone réglementée (ZR) et vaccination volontaire pour la protection individuelle des cheptels). Cet appel d’offre est en cours de conclusion. À partir du 1er mars 2016, les actes de vaccination réalisés en dehors des actes de police sanitaire seront à la charge des éleveurs. Seul l’achat des doses vaccinales sera pris en charge par l’État jusqu’à épuisement des stocks du marché public.
Une définition de priorités pour mars-avril 2016
Compte-tenu des délais de production des vaccins et de l’indisponibilité relative des doses en quantité suffisante jusqu’au mois de mai 2016, des priorités ont été définies. Les départements en ZR à la date du 29 février 2016 sont prioritaires. Pour la période de vaccination de mars et avril 2016, six populations d’animaux sont identifiées pour l’usage autorisé des vaccins mis à disposition par l’État. Les procédures d’utilisation de ces vaccins pour chacun des contextes sont précisées.
Population 1 : jeunes bovins de troupeaux allaitant pour les sorties de ZR, une vaccination à partir de 2,5 mois d’âge
Il s’agit de maintenir les principaux flux commerciaux pour les animaux destinés aux échanges ou exports, en particulier les broutards. Cela concerne autour de 2,3 millions de bovins (66 881 élevages) en cheptel allaitant qui auront entre 2,5 et 12 mois en mars-avril 2016. Chaque élevage allaitant de ZR s’est vu attribuer, au 1er mars 2016, un nombre de doses permettant la vaccination de 80 % de cette classe d’âge sans que cet usage soit exclusif : ce quota mis à disposition pour la vaccination des jeunes bovins pourra être utilisé pour vacciner une autre catégorie d’âge dans le respect de ce quota. Les DD(CS)PP fournissent la liste des élevages et le nombre d’animaux éligibles aux vétérinaires sanitaires qui réaliseront les vaccinations pour permettre la certification et la sortie de ZR ou un mouvement vers les échanges. Les vétérinaires tamponnent les passeports une fois le protocole de primo-vaccination terminé. L’âge minimal à la vaccination est de 2,5 mois en ZR, le statut immunitaire maternel étant inconnu.
Population 2 : vaccination volontaire des cheptels bovins allaitants, une vaccination possible par les éleveurs
L’objectif est de permettre une protection individuelle du cheptel. Sur la période mars-avril 2016, les élevages de ZR pourront utiliser leur quota dédié à la population 1 sur une autre classe d’âge s’ils le souhaitent. Pour les besoins non-satisfaits en mars en ZR et pour les besoins de la zone indemne (ZI), un recensement va être organisé par les GDS afin de répartir les doses restant en centrale au 31 mars ainsi que les livraisons à venir.
Population 3 : vaccination volontaire des cheptels bovins laitiers, une vaccination certifiée par le vétérinaire pour la vente des veaux
Un quota est attribué à chaque cabinet vétérinaire de ZR proportionnellement à la taille de sa clientèle d’élevages laitiers pour une utilisation en mars 2016. Pour les élevages qui n’auront pas pu être servis et pour ceux de ZI, un recensement sera organisé par les GDS afin de permettre une réattribution des doses restant en centrale au 31 mars ainsi que les livraisons à venir. La vaccination des cheptels laitiers pour permettre l’envoi d’animaux non-vaccinables car trop jeunes vers l’Espagne est à réaliser par le vétérinaire sanitaire, une fois par an, sur l’ensemble des animaux du troupeau en âge d’être vacciné. Le vétérinaire sanitaire atteste par apposition de son tampon sur la liste des animaux vaccinés conservée par l’éleveur dans son registre d’élevage et sur une attestation de vaccination précisant le nombre d’animaux vaccinés transmise par l’éleveur à sa DD(CS)PP. Le statut vaccinal des troupeaux sera ensuite enregistré.
Population 4 : vaccination volontaire des cheptels ovins, un recensement des cheptels volontaires effectué
Pour permettre une protection individuelle de leur cheptel, un sondage individuel a été organisé par les GDS, les élevages ayant répondu positivement seront prioritairement vaccinés à partir du 1er mars 2016. Une liste de ces élevages est fournie aux vétérinaires sanitaires. Le vétérinaire sanitaire sera chargé de vérifier que la commande de l’éleveur correspond bien au volume mentionné dans le fichier fourni par la DD(CS)PP.
Population 5 : ovins et bovins dans un schéma de sélection génétique
Il s’agit des ovins détenus dans les centres d’inséminations, bovins (3 000/an) et ovins détenus dans les stations d’évaluation génétiques de race allaitante ainsi que les ovins détenus dans les centres d’élevage de race laitière.
Population 6 : réserve nationale
Cette réserve doit permettre de répondre à des besoins de police sanitaire ou à des événements imprévus (vaccination d’urgence suite à l’importation d’un animal infecté en ZI…).
Les aspects pratiques, un enregistrement systématique de la vaccination dans le carnet sanitaire
Les DD(CS)PP fournissent aux vétérinaires sanitaires la liste des élevages et le nombre d’animaux éligibles lors de la connaissance de ces éléments pour les différentes populations. La DGAL insiste sur le fait que les vétérinaires sanitaires sont garants du respect des quotas attribués à chacun des éleveurs dont ils sont le vétérinaire sanitaire. Des mesures étant applicables depuis le 1er mars, les éleveurs intéressés peuvent, dès maintenant s’adresser à leur vétérinaire sanitaire. Les vétérinaires tiendront à jour la liste des élevages vaccinés ou pour lesquels une délivrance de vaccin a été faite. En l’absence de besoin de certification, la vaccination peut être réalisée par l’éleveur. Que la vaccination soit réalisée par le vétérinaire ou par l’éleveur, la liste des animaux vaccinés, la date de vaccination et le vaccin utilisé sont à inscrire sur le carnet sanitaire. Pour plus d’informations, contactez votre vétérinaire sanitaire, la DD(CS)PP ou GDS Creuse.