Dégâts de sangliers
Faire baisser la pression du sanglier dans le département
Excédés par les attaques répétées des sangliers sur les cultures et les silos, les agriculteurs de la FDSEA et des JA demandent l’intervention urgente des pouvoirs publics.
sangliers.
«Le seuil de tolérance est largement dépassé pour les agriculteurs» a lancé le président de la FDSEA de Haute-Loire, Yannick Fialip, en guise d’ouverture de la conférence de presse organisée le 19 juillet à Beauzac sur le problème récurrent des dégâts de sangliers dans les exploitations agricoles. Des dégâts qui perdurent et ont même tendance à s’amplifier d’année en année.
Des parcelles de maïs dégradées dès le semis, des céréales couchées et consommées sur pied et des prairies retournées toute l’année, la liste des dégâts est longue et ne cesse de s’allonger avec la multiplication des attaques de silos et de boudins d’ensilage un peu partout dans le département. Pour les agriculteurs de la FDSEA et des JA, la coupe est pleine! Pour le groupe d’agriculteurs réunis le 19 juillet à Beauzac, l’un des points noirs de Haute-Loire en matière d’intensité des dégâts, cette situation est liée aux agissements de certains chasseurs qui pratiquent des lâchers de sangliers et installent des agrainoirs illégaux. Ces pratiques illégales ont
favorisé la croissance des populations de sangliers dans le département. «Certains chasseurs arrêtent la chasse en décembre au lieu de février afin de maintenir de fortes populations de sangliers sur place. La fédération départementale essaye de marcher main dans la main avec nous mais elle ne contrôle pas les chasseurs sur le terrain, dans leurs ACCA!» a expliqué Gilles Tempère, président de la section chasse à la FDSEA.
Certes, un système d’indemnisation existe mais le dédommagement est jugée largement insuffisant par les exploitants agricoles. «Alors que les montants d’indemnisations des dégâts de gibiers payés par la fédération départementale des chasseurs sont proches de 200 000 euros en Haute-Loire, nous estimons que les dégâts réels sont de l’ordre du million d’euros» indique Yannick Fialip. Cette différence s’explique par plusieurs raisons : tout d’abord, les agriculteurs, lassés par la longueur de la procédure et par la faible indemnisation, ne déclarent pas tous leurs dégâts. De plus, un certain nombre de dégâts ne sont pas pris en compte par les procédures d’indemnisation, comme les silos éventrés par exemple. Enfin, il faut considérer aussi le temps de travail des agriculteurs pour remettre les parcelles en état et tous les dégâts induits (casse de matériel, baisse de qualité du lait, etc …)
Appel aux pouvoirs publics
La FDSEA et les JA en appellent à présent aux pouvoirs publics et au Préfet à qui ils demandent de faire respecter la loi, en particulier que le nourrissage illégal et le lâcher de sangliers cessent. «Nous réclamons la baisse des populations de sangliers, clairement en surnombre, pour un meilleur respect de notre travail» a indiqué Yannick Fialip.
Dans les communes identifiées «points noirs» et où les ACCA n’engagent aucune démarche pour tenter de régler les problèmes, les agriculteurs revendiquent des sanctions pour les ACCA. «Dans ces communes-là, nous souhaitons que chaque ACCA concernée prenne intégralement à sa charge les dégâts subis par les agriculteurs de la commune» lance Gilles Tempère.
Pour faire baisser la pression des populations de sangliers dans le département, les agriculteurs réclament par ailleurs la remise à zéro intégrale de la carte des points d’agrainage autorisés afin de lancer des discussions sur leur pertinence et leur localisation. Parmi les autres revendications, on note le classement du sanglier en espèce nuisible, le soutien de la fédération départementale des chasseurs pour sanctionner les ACCA fautives, une meilleure prise en compte des tarifs d’indemnisations en particulier pour les prairies, les silos et la protection des cultures en intégralité assumée par les ACCA.Yannick Fialip n’exclut pas la possibilité de faire appel à l’armée pour réduire la pression des sangliers sur notre territoire. «Nous demandons l’intervention rapide des pouvoirs publics car les conflits pourraient malheureusement mal tourner!». Après un temps d’échanges en salle, les discussions se sont poursuivies sur une parcelle de maïs et de blé clôturées mais malgré tout dégradées par les sangliers.
Les exploitants de ces parcelles cumulent les déclarations d’indemnisation et le découragement s’installe. Les attaques répétées des sangliers devienent pour eux insupportables. Il devient urgent d’intervenir.
Véronique Gruber
Retrouvez les témoignages dans la Haute-Loire Paysanne du vendredi 26 juillet 2013.