Etre en mesure de répondre à la demande du marché
Selon un sondage Ifop (2016), sept français sur dix consomment régulièrement de la viande bio. Pour répondre à cet engouement, la filière porcine s’est structurée et recherche aujourd’hui de nouveaux éleveurs afin d’augmenter la production et ainsi répondre à la demande du marché.

Si le bio est toujours un marché de niche, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il intrigue et pose question. Preuve en est, le succès de la récente journée bio organisée par la Chambre d’agriculture de l’Allier et Allier Bio, mardi 11 octobre dernier à Neuilly-en-Donjon. Une salle pleine venue écouter les présentations et témoignages. « Sur le premier semestre 2016, ce sont 22 producteurs qui se sont engagés en bio dans notre département, rappelle Gérard Cognet, élu à la Chambre d’agriculture en charge des questions de diversification. La ferme Allier compte aujourd’hui 320 fermes en mode de production bio, soit plus de 6% des exploitations du département. L’agriculture biologique serait-elle en passe de sortir de sa marginalité ? » Eléments de réponse.
Le porc : viande favorite des français
Le porc est la viande préférée des français avec 34 kilos par an et par habitant. Les consommateurs sont aujourd’hui en recherche de porcs estampillés bio. « Après une situation de surproduction en 2013, l’offre est aujourd’hui inférieure à la demande du marché », explique Célia Dupetit, chargée de mission filière bio à la Chambre régionale d’agriculture (Cra Aura). En France, la filière porçine bio est encore peu développée avec moins de 1% de la production nationale. Pour autant, « la filière organisée recherche des producteurs pour répondre à la demande du marché
Le cahier des charges
Avant de pouvoir brandir les deux lettres blanches sur fond vert AB, il convient de respecter un cahier des charges fourni. Les bâtiments, d’abord, qui doivent être garants du bien-être animal avec « une aire d’exercice extérieures, une aire de couchage avec litière et plus de 50 % de la surface intérieure sans caillebotis », explique Emmanuel Desilles, conseiller à la Chambre d’agriculture. Il insiste également sur l’origine des animaux (bio de préférence) et de l’alimentation (bio sans OGM) ainsi que sur le pratiques d’élevage : « La castration à moins de sept jours sous anesthésie et/ou analgésie, la mutilation des porcelets est interdites de même que le transfert d’embryons ». Côté sanitaire, « les soins alternatifs sont préconisés mais les vaccins et traitements antiparasitaires possibles ».
Cirhyo veut accroitre ses volumes
Fort de ses 600 adhérents, Cirhyo pèse lourd sur le marché du porc français. La coopérative recherche activement des éleveurs afin de faire croître ses volumes. « En 2015, nous avons abattus 18 669 porcs et notre objectif 2019 est de 26 500 », résume Philippe Chanteloube, responsable qualité et organisation des ventes.
Des résultats technico-économiques « bons en moyenne »
Les résultats techniques et économiques « sont en moyenne bons, même si de gros écarts existent entre les élevages biologiques », explique Jan-Marie Mazenc (BioCentre). Bien souvent, c’est l’ensemble de la conduite de l’élevage qui impacte le résultat économique et « une piste de travail est ouverte afin de permettre de diminuer les coûts, d’améliorer les résultats techniques et le comportement des animaux ».