États Généraux de l’Alimentation : la grosse déception des agriculteurs
Le 28 septembre, les membres de la Chambre d’agriculture étaient réunis en session pour évoquer l’actualité agricole du moment.
Réunis en session le 28 septembre, les élus de la Chambre d’agriculture de Haute-Loire ont balayé toute l’actualité agricole du moment.La sécheresse mine les exploitations. «Les agriculteurs sont très inquiets de leur bilan fourrager (en quantité et en qualité) et se demandent comment ils vont pouvoir passer l’hiver. Aujour-d’hui, le prix de la paille et des fourrages en général est devenu irrationnel, si bien que compléter ses stocks fourragers devient inabordable» souligne Michel Chouvier, président de la Chambre d’agriculture. Présent à la session, le Préfet Yves Rousset a annoncé la mise en place d’enquêtes de terrain par la DDT en vue d’aider les agriculteurs les plus impactés par la sécheresse. Cette question d’actualité a conduit la session à aborder le thème de l’irrigation.
Pour une irrigation intelligente
Michel Chouvier a plaidé pour «une irrigation intelligente» qui permettrait aux agriculteurs de constituer des réserves d’eau en amont et ainsi de pouvoir compter sur une autonomie alimentaire suffisante pour leur cheptel. «La région propose des aides pour ce type d’aménagements. Il faudra lever les freins» a-t-il lancé en direction de l’administration.Bien conscient qu’un travail doit être conduit dans ce domaine, le Préfet a annoncé la diminution de 25% de la ressource en eau en Haute-Loire dans 30 ans et a encouragé le développement des retenues collinaires, qui, selon lui, font l’objet d’aides de la part du gouvernement. La session a largement abordé les EGA (États Généraux de l’Alimentation), un dossier qui suscite une vive déception parmi les agriculteurs du département.«La montagne a accouché d’une souris et le dindon de la farce, ça va être les agriculteurs !» résume Michel Chouvier. Pour le sénateur, Laurent Duplomb, «la montagne a plutôt accouché du diable» eu égard «au mépris et à la stigmatisation dont les agriculteurs ont fait l’objet, à la liste de contraintes supplémentaires qui s’ajoutent dans les exploitations et surtout sans régler le problème du revenu des agriculteurs». «Cette loi signe l’appauvrissement complet de la profession agricole et la disparition à terme d’une agriculture familiale» regrette le sénateur.
EGA : «le gouvernement a tout balayé»
«Le lobbying de la FNSEA et des JA a permis de faire passer certains éléments dans le projet de loi validé par l’Assemblée Nationale et le Sénat et le gouvernement a tout balayé ! Sur le 2ème volet des EGA, on a senti la pression très forte de la part des ONG en matière de conduite de cultures et de bien-être animal... Ces EGA ont au moins eu l’intérêt de mettre le débat sur la table. On doit à présent continuer à travailler sur ce sujet au niveau local» signale le président de la FDSEA, Yannick Fialip. En réponse à cette déception générale, le Préfet a fait allusion aux quelques avancées prévues par le projet de loi (sur l’encadrement des promotions et le relèvement des seuils de revente à perte) ; il a ajouté que le premier ministre considérait la campagne 2018-2019 comme «un test».Cette session fut l’occasion pour les élus de dénoncer les violences et les dégâts causés récemment par une minorité agissante contre des boucheries et des abattoirs en France. «Si 2% de la population ne souhaite pas manger de la viande, cela ne nous pose pas de problème. Lorsqu’une minorité agissante et violente, discrédite les agriculteurs, c’est un problème !» a lancé Michel Chouvier en direction du représentant de l’État. Ce dernier a tenu à signaler que des procédures judiciaires sont en cours contre des personnes qui ont commis ces actes de violences.Cette session a permis de faire un point sur les élections chambre d’agriculture (voir encadré ci-dessus) et de présenter le tout nouveau site internet de la compagnie (lire article en page 07).
Du 21 au 31 janvier, votez !
En janvier 2019, les agriculteurs éliront leurs représentants au sein de la chambre d’agriculture. Cette session a détaillé les principaux changements de ce scutin : - Baisse du nombre d’élus (de 45 à 34 membres)- introduction du vote électronique, en plus du vote par correspondance- Modification du mode de scrutin pour les collèges des chefs d’exploitation et des salariés- Suppression de la condition d’inscription sur les listes électorales générales pour être électeurLe vote électronique et par correspondance se tiendra du 21 au 31 janvier 2019.