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Action syndicale
En Haute-Loire : de mauvaises surprises dans les rayons de certains magasins

Le 17 février, les agriculteurs du réseau FDSEA et JA de Haute-Loire ont rendu visite aux GMS de Brioude,
du Puy-en-Velay et d’Yssingeaux afin de vérifier si leurs pratiques étaient conformes à la loi égalim.

 

Les agriculteurs ont demandé le retrait immédiat de barquettes de Viande étiquetée Charolaise mais en réalité de type laitier.
Les agriculteurs ont demandé le retrait immédiat de barquettes de Viande étiquetée Charolaise mais en réalité de type laitier.
© © FDSEA

Le 17 février, les agriculteurs ont répondu à l'appel à mobilisation lancé par la FDSEA et les JA de Haute-Loire. Répartis sur 3 sites, Brioude, Le Puy-en-Velay et Yssingeaux, leur action ciblait les GMS avec l'objectif de vérifier les prix et surtout l'origine des produits agricoles mis en rayon. Si dans l'ensemble les magasins respectent la loi égalim et valorisent le travail des agriculteurs en accordant une belle place aux produits issus de filières agricoles locales, quelques pratiques abusives et frauduleuses ont malheureusement été constatées chez deux enseignes à Brioude. "Les industriels mettent visiblement en place des stratégies trompeuses sur la viande en vendant des barquettes de viande non nommée "Steak", pour ne pas être hors la loi, mais à grand renfort de photos de steak trompant le consommateur puisqu’ils y intègrent eau, fibres végétales et autres colorants ; ces produits ne comportant que 80% de viande de bœuf. Des écarts d’étiquetage trompant le consommateur sur la qualité et l’origine des viandes ont également été constatés. Les manifestants ont ainsi fait retirer des barquettes dont les animaux sont nés élevés et abattus au Royaume-Uni et en Irlande avec une utilisation abusive et frauduleuse du logo interprofessionnel «Viande Bovine Française ». En outre, de la viande étiquetée Charolaise a également été trouvée alors que les animaux étaient de race laitière" note la FDSEA-JA à l'issue de la mobilisation. Autant d'anomalies et d'entorses à la réglementation qui ont fait bondir les agriculteurs venus dire "Stop à l'hémorragie de la production !".

L'agriculture de Haute-Loire en danger
Les agriculteurs étaient là pour défendre une fois de plus leur métier et sauver leurs moyens de production et la souveraineté alimentaire du pays. Sur chacun des sites, que ce soit auprès des responsables de magasins comme des consommateurs, les messages étaient les mêmes : "L'agriculture de Haute-Loire est en danger", "Plus que jamais, redonnons de la valeur à l'alimentation de qualité", "Stop aux grandes braderies sur les denrées agricoles"... Car c'est véritablement le revenu des agriculteurs qui se trouve menacé depuis déjà plusieurs mois par une explosion des charges et des prix insuffisants. Des revenus médiocres qui ne permettront pas d'atteindre la souveraineté alimentaire à laquelle notre gouvernement se dit attaché. "Une véritable souveraineté alimentaire passe par des prix rémunérateurs payés aux agriculteurs et la prise en compte, lors des négociations commerciales, de la hausse des charges dans les cours de fermes" indiquent unanimement les deux syndicats qui précisent : "l’augmentation des prix à la consommation n’est pas une fin en soi, il s’agit simplement que les prix de vente couvrent la hausse des charges et permettent d’avoir un revenu en cohérence avec le travail fourni pour proposer à l’ensemble des consommateurs français des produits sains et de qualité. C’est pourquoi nous appelons les consommateurs à nous soutenir en continuant d’acheter français".
Les agriculteurs ont à nouveau montré du doigt les marges conséquentes réalisées par les enseignes et pour que cela soit encore plus parlant pour le consommateur, ils proposaient un grand jeu quizz de la plus grande marge qui montrait les gros écarts entre le prix payé à l’éleveur et le prix moyen vendu au consomma-
teur ; ainsi pour le bœuf, le prix producteur atteint 4,27€/kg que l’on retrouve en rayon à 19,50€/kg...
 

ILS ONT DIT
Julien Duplomb, secrétaire général JA 43
«Notre action syndicale visait à rappeler que si les négociations commerciales se passent mal pour les agriculteurs, la situation va vite devenir catastrophique dans les exploitations en raison de l'explosion des charges que nous subissons. Les responsables de GMS que nous avons rencontrés affirment tous vouloir garder des agriculteurs sur le territoire mais dans les faits on en est loin avec des produits discount qui représentent une part importante des produits en rayon. Cette mobilisation a permis de montrer aux GMS qu'on ne les oublie pas. J'espère que la mobilisation actuelle du réseau à différente échelle nous permettra d'obtenir des prix corrects lors des négociations commerciales».

Philippe Defay, délégué cantonal FDSEA
et membre de la section bovine
«Certaines enseignes travaillent avec des produits locaux mais le problème c'est que ces derniers ne représentent qu'un faible pourcentage des ventes des magasins (6,5% chez Super U Yssingeaux en lait et viande) ; ces enseignes bénéficient de l'image "Local" alors qu'il n'y a que très peu de retour dans la poche des agriculteurs. Les GMS tirent les prix vers le bas et l'affichent dans des pubs alors qu'un jour ou l'autre des hausses vont devoir s'appliquer pour rémunérer les producteurs ! Les GMS doivent dire la vérité au consommateur : l'alimentation va coûter plus cher. S'ajoute à cela le problème de la répartition des marges et de l'application de la loi égalim pas toujours bien accueillie dans les GMS...
J'ai dit aux responsables de magasins que j'ai rencontrés : Quand l'agriculture française aura disparu et que l'on fera venir des produits de l'étranger, le pas cher sera bien trop cher et il n'y aura plus de traçabilité».

 

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