En 2017, bonne qualité, rendements faibles, prix corrects pour les Fruits Monts du Velay
Le GIE des Producteurs de Fruits Rouges des Monts du Velay était réuni en assemblée générale, jeudi 26 avril au Moulin du Bouchat au Mazet St Voy, sous la présidence de Éric Pauchon.
Sensiblement égale à 2016, la production de fruits rouges du GIE des producteurs de Fruits Rouges des Monts du Velay, a été impactée en 2017 par le gel d’avril qui a engendré des pertes importantes. L’entrée en production a donc en moyenne été retardée d’une semaine par rapport à une année normale.
Malgré cela, «du fait entre autres du bon travail des producteurs, la qualité a, dans l’ensemble, été au rendez-vous pour toutes les productions» souligne Denis Chirouze animateur du GIE. Par ailleurs, si les rendements ont été globalement faibles, les prix étaient corrects.
1 000 tonnes de fruits
Éric Pauchon, président, dresse un bilan plutôt positif de l’activité du GIE, dont la production annuelle se situe depuis plusieurs années aux alentours de 1 000 tonnes de fruits avec principalement de la fraise, de la framboise et de la groseille.
Ces dernières années, le potentiel s’accroît mais malheureusement, la production se heurte à des aléas climatiques comme le gel en 2017 et sanitaires avec la présence de Drosophila suzukii en 2016. Il souligne néanmoins que «la diversité des productions, le développement de la production en jardins suspendus, la production en agriculture biologique, l’étalement de la production avec des producteurs d’Ardèche, les marchés haut de gamme et la venue de nouveaux producteurs… ont permis et permettront à l’avenir de limiter les risques».
Mais le président reste lucide et sait que rien n’est jamais acquis. C’est pourquoi, le GIE des Producteurs de Fruits Rouges des Monts du Velay a choisi d’intégrer des structures de recherche et d’expérimentation (Invenio et Ciref), des structures représentatives (Comité stratégique fruits Auvergne-Rhône-Alpes, A.V.F.F., le Syndicat national des producteurs de Myrtilles…). «Nous réfléchissons à intégrer dans un avenir proche “Demain la Terre“, association qui a pour objectif de répondre à une demande forte de la part des consommateurs, à savoir une agriculture plus écologique et responsable. La philosophie du GIE et de ses adhérents correspond tout à fait à cette démarche» précise-t-il.
Des projets divers et nombreux
Pour 2018, le GIE poursuit ses efforts pour toutes les productions, mais plus particulièrement sur la framboise et la myrtille. En effet des opportunités existent avec l’ouverture du marché de la framboise et une production de myrtilles en plein développement. Pour cette perle bleue, du travail reste à faire sur la conduite technique, la taille, les variétés…
De même, le groupement devrait poursuivre le travail conduit en 2017 sur le plan technique, notamment sur la mise en place de méthodes alternatives à la production conventionnelle, avec Agribio Ardèche et la création d’un réseau DELPHY. De même les producteurs développent encore la production de fraises et de framboises en jardins suspendus.
Mais pour 2018, le GIE veut mettre l’accent sur la communication, «domaine où nous petits producteurs, sommes en retard» souligne Éric Pauchon. «Dans un monde hyper connecté, on sait qu’une info peut faire le tour de la terre en quelques secondes. Nos détracteurs le savent, ils en usent et en abusent, à nos dépens bien sûr» note-t-il. C’est pourquoi, il veut réagir et améliorer la communication de la filière, et pour cela, le GIE va s’appuyer sur une structure nationale comme Interfel qui «sera à même de (nous) apporter des éléments de réponses et des stratégies de communication».
"Il faut prendre la parole…"
«Il faut communiquer. Mais comment ?» voilà le postulat de départ de l’intervention de Mme Sene d’Interfel. Dans un contexte où les pratiques agricoles sont souvent mises au pilori à travers les médias et les réseaux sociaux, où de puissants lobbys rendent les messages de la profession inaudibles, il appartient néanmoins aux producteurs, aux agriculteurs de se faire entendre et de rétablir la vérité. Trop longtemps, l’agriculture est restée muette ; il est temps, selon Mme Sene, de prendre le «virage de la communication informative et collective». Mais pour cela, il faut savoir à qui on s’adresse, qu’est-ce que l’on dit, comment on prouve ce que l’on avance, comment on signe ce message et pour quels objectifs on communique.
Et pour remettre les choses dans leur contexte, l’intervenante d’Interfel, rappelle que dans leurs pratiques, les agriculteurs en France respectent les normes imposées dans 97% des cas, «et on voudrait faire croire que nous sommes mauvais élèves ?», s’insurge-t-elle. Et de s’inspirer de l’idée d’un arboriculteur qui, lors d’une journée ferme ouverte, a installé à l’entrée de son verger, son pulvérisateur ; son message aux visiteurs est direct : «il n’y a pas de raison que vous en ayez peur et il n’y a pas de raison que j’en ai honte. Nous allons en parler, je vais vous expliquer».
Communiquer, pour Mme Sene, c’est cela. À travers des messages courts, des informations concises et précises, il convient de mettre en avant la réalité des pratiques agricoles en insistant sur les attentes des consommateurs, à savoir être rassurés sur l’innocuité des produits, sur les critères de santé et de bien-être, sur la responsabilité sociale des producteurs, sur la notion de plaisir au travers de l’alimentation… Il faut donc dire que «nos produits sont bons pour la santé, bons pour la planète», que les agriculteurs sont comme les autres citoyens, «connectés» et que «les nouvelles technologies sont au service de l’humain qui les pilote»… En résumé, «il faut prendre la parole…».
Le GIE en chiffres
. 46 afhérents dont 5 producteurs en bio
. 3,5 salariés permanents et 10 saisonniers,
. 6,1 millions d’€ de chiffre d’affaires soit +1% par rapport à 2016,
. vente de fruits en 2017 :
615 t de fraises, 157 t de framboises, 119 t de groseilles, 55 t de mûres, 2,56 t de mirabelles, 11 t de myrtilles, 6 t de cassis, 5 t de cerises, et 13 t d’autres fruits.