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Élovel : malgré les difficultés, des éleveurs qui veulent croire en l'avenir

Vendredi 16 décembre, l'association d'éleveurs Élovel a tenu son assemblée générale à Rieutort-de-Randon. L'occasion d'évoquer avec les agriculteurs l'avenir de la filière.

Vendredi 16 décembre, l'association d'éleveurs Élovel a tenu son assemblée générale à Rieutort-de-Randon. L'occasion d'évoquer avec les agriculteurs l'avenir de la filière.
Vendredi 16 décembre, l'association d'éleveurs Élovel a tenu son assemblée générale à Rieutort-de-Randon. L'occasion d'évoquer avec les agriculteurs l'avenir de la filière.
© Marion Ghibaudo

Si la prédation a largement occupé la matinée, une partie des débats ont aussi été consacrés à l'association elle-même. 2022 n'aura pas épargné les éleveurs, entre prédation, inflation et explosion du coût des charges, et sécheresse historique, l'année écoulée « n'a pas été terrible ». L'assemblée générale a permis d'exposer les comptes 2021 et l'état de la production des agneaux de Lozère. Dans la filière, en 2021, 12 470 agneaux ont été labellisés, pour un prix carcasse tournant autour de 7,81 EUR le kilo ; les chiffres de 2021 étaient sensiblement les mêmes.Olivier Puech, directeur de la SA Languedoc Lozère Viande a présenté un état du marché de la viande et des ventes d'agneau de Lozère. Il n'a pas caché son inquiétude sur la difficulté de se positionner actuellement sur un marché très fluctuant, notamment en raison de la baisse globale de la consommation de viande et de l'explosion des coûts énergétiques. « Le prix de la viande a augmenté de près de 30 % ces deux dernières années », a pointé Olivier Puech.L'assemblée s'est poursuivie par la présentation des actions de communication : livret d'installation à destination des jeunes, intervention dans les lycées et les salons, supports de communication (fiches recettes, site internet et réseaux sociaux...). Les trophées des années 2020 et 2021 ont été remis à Yohan Jacques et Tanguy Bessède, nouveaux installés en filière Agneau de Lozère Élovel ainsi qu'à leurs parrains, respectivement Michel Barrandon et Didier Pradeilles qui les ont fait entrer dans la filière. La réunion s'est achevée sur un repas partagé et la visite de l'exploitation de Yohan Jacques, qui a fait découvrir les nouveaux aménagements de sa bergerie, créés dans le cadre de son installation. « Il est important de continuer à dynamiser la filière », a fièrement relevé Olivier Maurin, président de l'association, heureux de voir des jeunes s'installer dans la filière. Créée en 1990, l'association Élevage Ovin et Environnement en Lozère (Élovel) a pour objectif d'organiser différents acteurs autour d'une cause commune : valoriser l'agneau de Lozère. Et pour s'assurer que les éleveurs inscrits dans la filière (une cinquantaine aujourd'hui) gardent le cap, l'association propose aussi des formations, en partenariat avec le GDS, à ceux qui le souhaitent, notamment sur l'engraissement des agneaux.

Monique Ranc, un départ à la retraite fêté

Le trophée 2022 a été décerné à Brigitte Ranc, éleveuse fidèle à Élovel, et qui en a soutenu les balbutiements. Elle a pris sa retraite en juin 2022, un moment doux-amer alors que l’exploitation changeait de mains pour de jeunes éleveurs installés en hors-cadre familial. « Ce qui m’a fait très plaisir, ce sont les messages des autres éleveurs, et notamment ceux qui ont acheté une partie du troupeau, et qui me donnent régulièrement des nouvelles », a souri la jeune retraitée. Olivier Maurin l’a remerciée avec beaucoup d’émotion pour toutes ses années d’engagement auprès de la filière. Installée en 1980 aux côtés de son mari, les éleveurs auront passé près de 40 ans auprès de leurs 400 brebis aux Fraysses. Si Brigitte Ranc dit apprécier « sa retraite et sa liberté retrouvée » pour aller jouer les mamies gâteaux auprès de ses petits-enfants, elle parle encore avec émotion de ses années de travail aux côtés de son troupeau. « C’est un beau métier que j’ai exercé, parce que je trouve que les brebis sont attachantes. Même s’il y a eu des bons et des mauvais moments, j’ai toujours aimé me lever le matin pour aller m’occuper de mon troupeau ». Si la présence du loup l’inquiète pour l’avenir des jeunes agriculteurs qui s’installent avec cette menace, elle veut croire en l’avenir des éleveurs, et en les marques locales telles qu’Élovel : « quand ça a été lancé, on y a cru tout de suite, on a trouvé que c’était une bonne opportunité de valorisation pour nos animaux ». 30 ans plus tard, l’histoire lui a donné raison, elle qui souhaite de beaux jours à cette filière qui l’aura portée toute sa carrière durant.

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