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Eau, sanitaire, emploi, Egalim au menu de la rencontre avec le préfet de région

Le 25 août, les responsables de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine et le Préfet de Région se sont rencontrés dans les Landes. À travers la visite de l’exploitation de Gilles Dufau, producteur céréalier, irrigant, investi dans l’agriculture de conservation, ils ont abordé les problématiques agricoles du moment.

© P. Dumont

Denis Mousseau, président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine a accueilli le préfet de région Étienne Guyot sur l’exploitation de l’EARL Dufau le 25 août dernier. Installé en grandes cultures et élevage de canards en 1984, Jean-Luc Dufau est rejoint en 1996 par son frère Gilles qui a repris l’exploitation des parents. En 2012, c’est au tour de son fils d’intégrer la structure sur une production de maïs semences. Aujourd’hui, l’exploitation de 250 ha dont 200 irrigués produit du maïs grain et semence, du tournesol semence, du soja et du tournesol oléique. Dès les années 2000, Gilles Dufau s’investit dans l’agriculture de conservation des sols, mettant en place le non-labour, des couverts végétaux et rejoignant le réseau de fermes expérimentales de Syngenta. « L’exploitation de Gilles est une ferme résiliente mais confrontée à de nombreux défis et notamment celui de l’eau », a précisé François Lesparre, secrétaire général de la FNSEA NA. Dès le début de la rencontre, les responsables syndicaux interpellent les services de l’État sur un enjeu crucial. « La FNSEA est un syndicat de solutions, rappelle Denis Mousseau, président de la FNSEA NA. Pour pouvoir répondre à notre vocation nourricière, il faut nous aider et nous reconnaître comme force de proposition ». Sur la question de l’eau, Franck Laborde, vice-président de la FNSEA NA et président de l’AGPM précise, « pour produire, il faut des moyens et parmi eux de l’eau. Nous devons pouvoir la capter et la stocker lorsqu’elle est abondante dans un cadre réglementaire adapté ». L’inquiétude est de mise avec le projet de décret actuellement à l’étude. À titre d’exemple, si celui-ci venait à être appliqué, 42 des 60 projets de retenues déposés en Corrèze entre 2017 et 2021 seraient refusés.
C’est un peu le même constat que fait Mathieu Labarthe (Jeunes Agriculteurs landais) sur les Egalim. Sur les 66 contrats proposés par les éleveurs en Corrèze, 40 sont restés sans réponse et 26 ont été refusés. En Dordogne, sur les 20 contrats proposés, 7 ont été refusés et 17 sont sans réponse. Un autre problème touche l’élevage néo-aquitain. La région rassemble plus de 80 % des cas de tuberculose bovine français. « L’indemnisation pour l’abattage diagnostique a été revalorisée mais elle n’est pas rétroactive, souligne Jean-Bernard Sallat, président de la FNSEA de Charente et d’Interbev NA. C’est insuffisant pour encourager les éleveurs à rechercher la maladie or c’est le seul moyen de la contrer ».
Au niveau sanitaire, les responsables syndicaux ont aussi abordé l’influenza aviaire et le mildiou. Jonathan Lalondrelle, président de l’Association interrégionale des volailles en Nouvelle-Aquitaine s’inquiète : « après 7 ans d’influenza, la hausse des coûts de production, les importations, le marché est déstabilisé et nous avons besoin de contrôle sur les prix. La vaccination annoncée pourra-t-elle avoir lieu ? »
Sur cette question, les services de la DRAAF ont affirmé que les délais annoncés seraient tenus. « Nous avons rencontré le Préfet il y a un mois pour parler viticulture et mildiou, poursuit Jean-Samuel Eynard, président de la FNSEA de Gironde. Depuis nous sommes face à un silence assourdissant du Ministère et nous sommes pris en tenaille entre le climat défavorable, la réduction des phytosanitaires et l’incapacité de faire arracher les vignes abandonnées qui favorisent la propagation de la maladie ». La FNSEA NA réclame également un cadre adapté pour le recrutement de saisonniers. « Nous devons pouvoir recruter à l’étranger en toute légalité avec des visas correspondant à la durée du contrat », explique Claudine Facci, membre de la FDSEA 47 En outre, avec la crise viticole, il devient urgent de mettre en place des mesures similaires à celles mises en place pour les salariés des élevages aviaires lors des épidémies.
Dernier sujet abordé, celui des dégradations et vols commis sur les exploitations. « En 2020, on saluait l’agriculture mais les gens ont la mémoire courte, déplore Sébastien Berger, président de la FDSEA de la Vienne. Cette pression sur nos familles et nos outils de travail est inacceptable. Il faut que les instigateurs répondent de leurs actes et soient réellement condamnés ». Étienne Guyot, Préfet de région « agacé par l’agribashing extrêmement injuste » dont l’agriculture est victime a exhorté les responsables syndicaux à communiquer davantage. Le Préfet a réaffirmé son soutien à la profession sur le dossier eau et a proposé la tenue de réunions spécifiques notamment sur le dossier Egalim pour jouer le rôle de « facilitateur ». Étienne Guyot a également rappelé qu’une réunion consacrée à la tuberculose s’était déroulée en juillet avec la définition de plusieurs axes de travail.
Le bureau de la FNSEA NA ne manquera pas de suivre dans les prochaines semaines les engagements du préfet de région.

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