Du sol à l’auge, un challenge au fil des saisons !
FOURRAGE Face aux évolutions climatiques, les éleveurs doivent adapter leurs couverts végétaux pour assurer la pérennisation de leurs exploitations. Sicagieb les accompagne dans cette démarche.
Guy Boucheron est installé depuis 2001 au lieu-dit Le Douat à Cérilly. L’exploitation s’étend sur une SAU de 205 hectares, principalement destinés à la production de broutards de race charolaise non inscrits mais en contrôle de performance. Le cheptel se compose de 120 vaches en vêlage d’automne. Les génisses ainsi qu’une vingtaine de vaches à veaux sont hivernées à l’extérieur. A cela s’ajoutent cinquante hectares de céréales et une dizaine d’hectares de maïs ensilage.
Guy Boucheron travaille depuis 2001 avec Sicagieb via leurs services techniques aussi bien sur le plan sanitaire que sur le suivi de ses prairies : « Leurs techniciens sont de bons conseils. Ils concilient les aspects économiques et techniques pour mon élevage ».
Des mélanges innovants et des conseils adaptés
Compte-tenu des changements climatiques, le service technique propose d’implanter chez les éleveurs différents types de mélange de semence adaptés aux conditions séchantes, afin de sélectionner les mélanges qui s’adaptent le mieux aux sols et aux contraintes techniques de chaque élevage.
Un suivi régulier est assuré sur le terrain afin de suivre l’évolution des parcelles au fil des saisons, d’ailleurs même les vétérinaires collaborent : « entre mes visites quotidiennes en exploitation, j’observe les différents essais mis en place » explique Alexandre Baudoux
L’exploitation de Guy Boucheron dispose actuellement d’une parcelle sur laquelle a été implanté un mélange suisse (ray gras, trèfles et fétuques). Un mélange de longue durée destiné à la pâture mais aussi à la fauche. « Il existe une synergie entre les plantes qui composent ce mélange pour éviter toute compétition et permettre d’avoir des espèces toujours au bon stade et donc facile à exploiter dans la durée», précise Alexandre Baudoux. Un essai concluant pour Guy Boucheron : «C’est la première fois que je fais un test comme cela. Je l’ai semé fin septembre sur une surface de 4.5 hectares. Le ray grass est sorti de suite pour l’ensilage. Le trèfle blanc et la fétuque ont ensuite pris la place. Du coup, j’ai toujours quelque chose de disponible à exploiter. La première coupe en ensilage a eu lieu autour du 10 mai, la deuxième début juillet, en enrubannage, et, désormais, elle devrait servir à la pâture, mais, avec la sécheresse, je vais attendre le mois de septembre, s’il pleut… ».
D’autres mélanges de semences ont été testés au domaine de Douat sur des terrains plutôt secs. Pour des prairies longue durée ont été choisis le Symphonik (2.5 ha), le Frenetik (1 ha), Le Fantastik (1ha) et le Luzik (1 ha). Des essais, là aussi, plutôt prometteurs pour Guy
Boucheron : « Ces cultures ont permis des bons ensilage et enrubannage. Sur les parcelles où elles étaient implantées, je souhaite y remettre les vaches, probablement en octobre ». Des implantations viables sur cinq années composées d’espèces rustiques.
Afin de reconstituer ses stocks impactés par les sècheresses successives, M. Boucheron a implanté 14 ha de méteil suite au conseil du service technique.
Se pose alors le problème : « Que semer après un méteil ? » Maïs, Sorgho et Moha (purs ou avec des légumineuses) ou encore une nouveauté en essai, le TEFF.
Le Teff Grass, une plante africaine
Guy Boucheron a choisi en plus de 10 ha de maïs, d’implanter cette graminée annuelle originaire d’Éthiopie. C’est une plante utilisée depuis des milliers d’années en Afrique comme céréale. Elle est utilisée aujourd’hui comme une culture fourragère dans de nombreux pays comme les USA, l’Afrique de Sud et L’Australie. Elle semble s’adapter ici en Bourbonnais en fonction des types de sols. Elle s’implante dans des sols à plus de 15°C et résiste à des températures de 35°C. « Le problème c’est de trouver des espèces capables de s’implanter après les récoltes, résistantes aux souffrances hydriques et à la chaleur. J’ai donc semé 4ha autour du 20 mai. Je note tout de même des difficultés, lors des semis, à cause de sa graine, très fine, qui demande l’utilisation d’un semoir précis ». Alexandre Baudoux ajoutant que « Sicagieb a pris en compte cette difficulté et a organisé, en amont, trois démonstrations pour bien semer ». Le teff est une plante encore peu utilisée en France et les résultats sont encore à prouver. Elle se récolte tous les cinquante jours en enrubannage ou à faire pâturer.
Une bonne alimentation pour une meilleure autonomie et des animaux en bonne santé
Des conseils sur les prairies favorisant par la suite une bonne alimentation du troupeau, améliorent les résultats techniques des exploitations, ce qui ne peut que satisfaire Alexandre Baudoux : « Si les récoltes sont bonnes avec des fourrages de qualité, l’aspect sanitaire ne peut qu’être au mieux. La prévention ça commence par bien nourrir ses animaux ».
Sébastien Joly