Du gibier encore abondant dans le Cantal pour l’ouverture de la chasse, dimanche
La chasse au sanglier et au chevreuil a profité d’une ouverture anticipée le 1er juillet. La plupart des autres espèces sont chassables à partir de dimanche, hormis cerfs et biches, le 20 octobre.
Cette fin de semaine s’ouvrira une nouvelle saison de chasse. Une “ouverture générale” le 9 septembre, puisque depuis le 1er juillet, le chevreuil peut être tiré, tout comme le sanglier en battue. À la veille de ce rendez-vous, la Fédération départementale des chasseurs fait le point sur les nouveautés prochaines ou déjà mises en place. À commencer par un permis national dont le coût diminuera de moitié en 2019 - passant de 400 à 200 € - et qui pourrait à l’avenir amener dans le Cantal, où les espèces chassables sont nombreuses, notamment en grand gibier, des jeunes d’autres régions. Le permis départemental restant pour sa part contenu autour de 145 €, 150 € avec le timbre sanglier, confirme le président fédéral Jean-Pierre Picard. Toujours sur le plan national, celui-ci souligne qu’il est aussi de plus en plus question de créer une “police de ruralité” qui répondrait à une vraie attente des chasseurs, des pêcheurs et des maires ruraux, compte tenu d’agents de l’ONCFS(1) qui ne sont pas assez nombreux. Enfin, une remise à plat du dossier des dégâts causés par le grand gibier est également évoquée. Au niveau régional, Jean-Pierre Picard loue les largesses financières accordées par Auvergne-Rhône-Alpes : 3 millions d’euros sur trois ans qui servent à la formation, à la replantation de haies et d’autres opérations en faveur de l’environnement, le suivi des populations animales, l’information au public, etc.
Toujours plus de gros gibier
L’actualité départementale se concentre autour d’un constat : toujours davantage de gros gibier. Donc une nouvelle fois, des attributions pour 2018/2019 revues à la hausse sur le plan de chasse. Ainsi, 2 474 cervidés pourront être tirés (2 312, lors de la précédente campagne), suite à des comptages probants sur les Monts du Cantal et des populations stables, partout ailleurs. Le niveau de population de chevreuils au niveau départemental est stable, ses attributions aussi : 5 096 cette année. Pas de comptage de mouflons cette fois, mais une saison exceptionnelle qui vient de s’écouler, avec une hausse des prélèvements en 2017/2018 ; cette saison repart sur les bases de 355 qui pourront être tirés. Progression du chamois - mise en évidence par des comptages - qui s’aventure dans les vallées périphériques des Monts du Cantal et, à ce titre, autorise jusqu’à 294 prélèvements (en hausse de 18 %). Record historique pour le sanglier puisque l’an dernier, 3 600 ont été prélevés. “Une augmentation de 40 % sur deux saisons”, relève Jean-Pierre Picard. Le directeur Jean Nicolaudie soulignant que, en revanche, les dégâts sur les cultures ne progressent pas, notamment grâce aux points d’agrainage en forêt. Des réunions par secteur, associant agriculteurs et chasseurs, reprendront en décembre pour prendre les décisions adéquates en fonction des territoires. Les informations recueillies en fin de printemps font état d’un niveau encore abondant. Bonne saison sur le plan de la reproduction chez le lièvre. Non seulement ils sont nombreux à avoir été observés, mais aucune maladie n’a été signalée. Plus de 2 000 lièvres ont été abattus sur la précédente période. Par contre, bien peu de lapins, (221 collectés l’an dernier), hormis dans le secteur de Saint-Georges près de Saint-Flour. “Il ne se fait pas aux roches dures du Cantal, ni au changement climatique”, analyse la Fédération des chasseurs. Ce n’est pas le cas de la marmotte - espèce chassable que personne ne chasse... - dont les populations se portent bien, avec une quarantaine de colonies en montagne, malgré quelques cas de prédation par l’aigle royal.
Le raton-laveur pointe ses moustaches
Important tableau l’an dernier de renards, espèce toujours classée nuisible. Il s’en est tiré davantage que les cerfs et les sangliers réunis. Les populations sont présentes partout avec des niveaux de densité qui peuvent être très importants dans certains pays de chasse. Mieux protégé, notamment par l’Europe, le blaireau commet également bien des dégâts notamment sur les maïs, mais aussi sur les terrains de sport, dans les cimetières, etc. La difficulté ? L’interdiction de le chasser de nuit, alors que ses mœurs sont nocturnes ! Le déterrage ne donne que des résultats médiocres et le piégeage nécessite des mesures administratives. Phénomène nouveau dans le département, le raton-laveur progresse rapidement. Une espèce invasive, arrivée par la bordure nord-est du Cantal qui colonise petit à petit tous les territoires. Une chance toutefois, le raton-laveur est docile et se laisse facilement approcher. Chez les oiseaux, seulement 51 couples de perdrix grises ont été recensés (il y en avait 80 la saison précédente). L’hiver froid, le printemps pluvieux ont balayé les espoirs de couvées. Également bien peu d’observations de faisans... Pas de nichées de canards non plus, dont l’espèce mériterait des opérations de repeuplement. A contrario, conditions de reproduction jugées satisfaisantes chez les bécasses, observées par l’ONCFS de Nantes, qui rentre de mission en Russie, où le printemps fut plus chaud et moins humide que dans nos contrées. “Des passages corrects ces derniers jours pour les bécassines”, se réjouit la Fédération cantalienne des chasseurs, qui ob-serve de beaux arrivages dans le département depuis le 10 août (le Cantal est le premier collecteur d’ailes de France). “L’ouverture de la caille des blés semble avoir tenu ses promesses sur les secteurs où elle est présente, comme en Planèze”, se félicite Jean-Pierre Picard, en évoquant une espèce abondante cet été en reproduction. Mais depuis un premier coup de gel sur l’Est-Cantal, beaucoup sont déjà reparties. Quasiment sédentaire, le pigeon ramier est quant à lui un gibier d’ouverture en nette progression (2 800 oiseaux prélevés l’an dernier).
(1) L’Office national de la chasse et de la faune sauvage est un service déconcentré de l’État.