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Développement : À Saugues le projet de marché au cadran est en bonne voie

À Saugues, municipalité et agriculteurs travaillent en partenariat pour donner un nouveau souffle au marché couvert Michel Malige.

De gauche à droite : Sylvie Lebrat adjointe au maire, Hervé Portal éleveur, Pierre Gauthier agent de développement et Michel Brun Maire de Saugues.
De gauche à droite : Sylvie Lebrat adjointe au maire, Hervé Portal éleveur, Pierre Gauthier agent de développement et Michel Brun Maire de Saugues.
© HLP

Le marché couvert Michel Malige à Saugues est le 3ème de France en ovins. Il a vu passer en 2016, 30 113 agneaux (32 000 ovins au total) un chiffre stable par rapport à 2015. Il abrite également un marché aux petits veaux avec 3 250 transactions cette année. Cette place de 3ème pourrait sembler une fierté, pourtant au pays de Saugues on s’inquiète. «On est passé de 4ème à 3ème, mais ce n’est pas parce qu’on a grandi, c’est parce que les autres ont baissé plus vite que nous…» constate le Maire Michel Brun.Loin de céder au fatalisme, les sauguains ont décidé de s’attaquer au problème et de trouver une solution. «Il faut faire quelque chose…» lance Hervé Portal éleveur de moutons, qui refuse comme nombre de ses confrères de laisser se perdre ce marché, symbole de dynamique agricole dans un secteur de Haute-Loire où l’agriculture est le pilier économique. Et le Maire de renchérir citant l’un de ses illustres prédécesseur, le Dr Simon, «On a l’habitude de dire que Saugues vit “en autarcie économique centrée“. C’est encore un village qui vit, avec 1 945 habitants. C’est le seul village qui ouvre plus de commerces qu’il n’en ferme…», c’est pourquoi «nous voulons travailler avec les forces du pays pour relancer l’économie et enrayer la baisse de population. Et la force principale c’est l’agriculture, avec la sylviculture et les champignons». Le constat est là. Aujourd’hui, on compte 378 exploitations agricoles sur le canton. «On a perdu 100 exploitations en 10 ans. Et la problématique aujourd’hui c’est l’âge des exploitants : 40 % ont plus de 50 ans» analyse Hervé Portal.C’est donc parti. Dans le hall de la mairie 3 panneaux montrent le projet à échéance 2030 d’une nouvelle dynamique sur le bourg de Saugues pour inciter des gens à venir s’installer au coeur de la Margeride. Et dans le cadre de ce projet de développement, l’agriculture n’est pas en reste, et notamment la production ovine avec l’activité laine. Une réflexion est en cours avec les éleveurs et les industriels de la laine, pour optimiser la qualité de ce produit.


Vers un marché au cadran…

Mais l’autre grand dossier agricole sur lequel se penche la municipalité de Saugues, c’est une nouvelle dynamique autour du Marché couvert. Un comité de pilotage à l’initiative de la Mairie, réunit des agriculteurs, des négociants, les Chambres d’Agriculture de la Haute-Loire et la Lozère, et l’APIV. Ce groupe de travail s’est lancé dans un projet de marché au cadran, après avoir visité plusieurs marchés en France et analysé les besoins, les attentes et les différentes solutions pour apporter un regain d’activités.À l’heure actuelle, le Comité de Pilotage envisage un marché au cadran mobile, appelé aussi vente à la criée au cadran avec enchères montantes. Le système est simple. Les agriculteurs amènent ou font amener leurs animaux au marché. Ces derniers sont déchargés dans des parcs, comme aujourd’hui, et portent un numéro de lot. Au moment de la vente, les éleveurs ne sont pas à côté de leurs animaux, ceci afin de garantir l’anonymat. Le cadran se déplace dans les allées et s’arrête devant chaque lot où les acheteurs se regroupent pour voir et apprécier les agneaux. La vente peut commencer. Le chef de vente lance les enchères. Le lot part au plus offrant.Pierre Gauthier agent de développement sur Saugues explique les atouts de ce marché au cadran. «Il garantit l’anonymat entre acheteurs et vendeurs. Il professionnalise les négociations. Et d’après les expériences, ces enchères montantes permettent une hausse des prix de l’ordre de 10 à 15 % grâce à la concurrence puisque tous les acheteurs sont en même temps sur le même lot. De plus la vente est plus rapide, et le paiement est garanti avec un règlement à 8 jours en moyenne». Et Hervé Portal ajoute : «Dans les exploitations, les agriculteurs ont de moins en moins de temps. Et les jeunes générations ne sont pas habituées à vendre sur les marchés et à discuter les prix avec les négociants. Le marché au cadran est donc un service qui facilite la commercialisation des animaux, et les éleveurs ne sont plus obligés d’être présents sur le marché».Et on peut même voir plus loin comme Monsieur le Maire qui pense à la «visiovente» et à la vente à distance via son téléphone portable.


Un marché ouvert à tout produit

Le projet suppose bien sûr des aménagements de l’existant. Ainsi, Sylvie Lebrat adjointe au maire de Saugues précise qu’il faudra revoir tout le système informatique. «Nous allons aussi prévoir une salle conviviale pour accueillir les éleveurs pendant les ventes qu’ils pourront suivre sur un grand écran», car il est important de «conserver ce lien social» qui fait aussi l’attrait d’un marché aux bestiaux. Pour gérer cette structure, il faudra créer une société de gestion qui emploiera le chef de vente. Ce dernier aura pour mission, outre l’organisation et le déroulé des ventes, une activité commerciale auprès des éleveurs et des négociants et ce sur un vaste territoire qui dépasse largement le pays de Saugues.Le but étant bien évidemment de faire venir ou revenir des vendeurs et des acheteurs sur le marché Michel Malige. Si les ovins sont les principaux concernés par ce projet, le Comité de pilotage met aussi ses espoirs dans une activité avec les bovins, les petits veaux bien sûr mais aussi toutes les autres catégories d’animaux. La structure en place pourra s’adapter à tout commerce «y compris hors agricole comme le bois par exemple» souffle Michel Brun. Bien sûr, ces investissements devront être répercutés auprès des utilisateurs. Le coût actuel de 0,30 €/animal + 1,50 € par véhicule sera revu à la hausse. Il était d’ailleurs relativement bas de l’avis de la mairie comme des éleveurs, puisque jamais augmenté depuis l’ouverture du marché.En terme de budget pour l’investissement, il est encore trop tôt pour donner un chiffre, mais «nous n’avons pas l’ambition de projets de 3 ou 4 millions d’euros comme certains marchés que nous avons visités, exemple Mauriac ou Parthenay» précise le Maire. «Nous voulons un marché fonctionnel et dans nos moyens» ajoute Hervé Portal. L’adjointe précise également que le Comité de pilotage s’est associé à un groupe de travail d’Aumont-Aubrac qui a lui-aussi le projet d’une création de marché, projet plus ambitieux encore, et à travers ce partenariat, des économies d’échelle ont pu être faites notamment en terme d’études ou de moyens humains.Le projet est en marche, pour une finalisation avant fin 2017, espère-t-on. Rendez-vous déjà les 30 et 31 mars prochains pour les 25 ans du Marché Michel Malige et l’assemblée générale des Marchés de France.

Suzanne Marion

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