« Des signaux au vert pour doper les prix »
Stéphane Joandel, éleveur dans la Loire et président de la section laitière de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes revient sur la conjoncture laitière portée par une demande soutenue.
En quoi le contexte laitier est-il plus favorable que l’an dernier ?
Le Criel Alpes-Massif central s’est réuni, lundi dernier, et force est de constater que les signaux sont plutôt positifs. Les stocks de poudre de lait s’évacuent, le beurre est à 5 000 euros/tonnes, le cours retrouve un niveau acceptable. Parallèlement, la sécheresse de cet été qui perdure en ce mois de septembre a fait reculer les volumes produits. Une demande soutenue, face à une offre en retrait, cela devrait faire remonter le prix du lait payé au producteur durablement. Les cours montent, nous attendons légitimement des hausses y compris sur la matière grasse qui mérite d’être mieux valorisée. Aucune entreprise ne devra déroger à cette augmentation car le marché est porteur. Les producteurs ont besoin de ces hausses, ne serait ce que pour amortir les cours des matières premières qui ont sérieusement augmenté ces derniers mois.
Les députés ont adopté en l’état, jeudi dernier, le texte de la loi alimentation. Qu’en attendez-vous ?
D’abord, la prise en compte des coûts de production et ensuite que les trois familles de l’interprofession déclinent un plan de filière générant une rémunération pour tous les maillons.
Avec 67 % de sa SAU classée en zone de montagne, Auvergne-Rhône-Alpes a tout intérêt à promouvoir cette démarcation « montagne », qu’en est-il au niveau de la filière laitière ?
Les producteurs souhaitent évidemment valoriser cette origine montagne. Les entreprises y sont favorables. Sur cette segmentation « montagne », on peut certes s’appuyer sur les démarches comme Mont Lait, initiée par les producteurs de lait de montagne du Massif central, mais pas seulement. L’’idée est d’ouvrir une réflexion avec les industriels (modalités, produits à définir en ne se concentrant pas seulement sur le lait UHT…) avec comme préalable un retour de valeur aux producteurs.
La section laitière innove cette année, en organisant un concours vidéo au Sommet de l’Élevage, baptisé « Vos instants de bonheur dans votre vie d’éleveur ». Qui peut y participer ?
Tous les éleveurs laitiers de la région qui souhaitent communiquer positivement sur leur métier. L’idée est de prendre quelques minutes pour dire combien le métier apporte des petits moments de bonheur malgré les difficultés et les doutes. Le concours est doté de plusieurs prix : un drone-caméra d’une valeur de 600 euros, une tablette numérique, une caméra de sport… Il est encore temps d’envoyer vos vidéos. Plus d’infos sur http://www.criel-sudest.com/