Des savons au lait d’ânesse du Carladès
Conseillère agricole pendant près de 15 ans, Aurélie Nowak a décidé d’enfiler les bottes pour un atelier original : la production de cosmétiques au lait d’ânesse.
Hippocrate, déjà, le recommandait pour toutes sortes de maux (douleurs articulaires, cicatrisation des plaies…) tandis que la légende veut que Cléopâtre s’immergeât dans un bain de lait de 700 ânesses. Élixir de beauté depuis l’Antiquité, le lait d’ânesse, riche en protéines, vitamines (A, B1, E), acides gras oméga-3, acides linoléique et caproïque, est ainsi réputé pour ses multiples bienfaits, notamment cutanés : peau hydratée et nourrie en profondeur, anti-rides naturel, accélérateur de cicatrisation, propriétés apaisantes pour les peaux sujettes à l’acné, le psoriasis ou encore l’eczéma…
Élixir de beauté
S’il est longtemps resté un produit de luxe, c’est que ce lait se mérite. Aurélie Nowak en sait quelque chose : traire une ânesse jusqu’alors habituée à seulement nourrir son ânon peut s’avérer sportif, l’animal n’usurpant pas forcément sa réputation…
Conseillère agricole durant 14 ans à la chambre d’agriculture du Cantal sur le secteur d’Aurillac-Saint-Cernin, cette ingénieure agronome est passée de la théorie à la pratique en s’installant en mai 2022 au sein du Gaec de la ferme de Lessenat constitué avec son conjoint, Laurent Méalet, éleveur de limousines à Carlat. « L’installation, cela faisait un petit moment que j’y réfléchissais, mais cela s’est accentué suite au confinement, une période où on a apprécié l’un et l’autre de pouvoir travailler ensemble sur la ferme », relate Aurélie Nowak. Fin 2021, les choses s’accélèrent avec une exploitation de 40 ha qui se libère. Le couple dit banco mais reste à trouver l’atelier idoine pour assouvir le projet d’Aurélie. Porcs ? Poules pondeuses ? Transformation ? Très peu pour celle qui a toujours nourri une vraie affection pour l’espèce asine et qui s’est aussi initiée, d’abord en amatrice, à la fabrication maison de savons et masques pour le visage. Pourquoi dès lors ne pas associer les deux ? « Produire des cosmétiques à base de lait d’ânesse, j’ai vu que certains en vivaient dans d’autres départements, que personne n’en faisait dans le Cantal, alors je suis allée à la pêche aux infos, j’ai essayé de chiffrer la rentabilité de l’activité malgré le peu de références dans ce domaine, et, après quelques nuits blanches, j’ai décidé de me lancer », confie la jeune agricultrice.