Bâtiment agricole
Des bâtiments modernes, fonctionnels, confortables et adaptés aux enjeux de demain
180 personnes ont participé aux visites de fermes proposées dans le cadre du rallye "Bâtiment" organisé par le service bâtiments de la Chambre d'agriculture en partenariat avec la MSA Auvergne et les Jeunes Agriculteurs.
180 personnes ont participé aux visites de fermes proposées dans le cadre du rallye "Bâtiment" organisé par le service bâtiments de la Chambre d'agriculture en partenariat avec la MSA Auvergne et les Jeunes Agriculteurs.
Parce que "les choix que vous faites en construction ou en aménagement auront des impacts aussi bien sur votre organisation du travail que sur votre troupeau et par conséquent sur votre rentabilité économique" comme le souligne le président de la Chambre d'agriculture de Haute-Loire, Yannick Fialip, le service bâtiment de cet établissement proposait la visite des bâtiments d'élevage de 3 exploitations agricoles au cours de la journée du 28 février. 3 fermes qui ont bénéficié de l'accompagnement de l'équipe des conseillers bâtiment dans le cadre d'un projet de construction ou d'agrandissement.
180 agriculteurs sur les 3 visites
Ces portes ouvertes ont attiré 180 agriculteurs venus découvrir des installations fonctionnelles et innovantes et surtout adaptées aux besoins des éleveurs utilisateurs et au bien-être des animaux. Cette journée a également permis de s'informer sur des sujets techniques tels que la contention des animaux, la ventilation et la gestion des effluents et de l'eau, les adaptations au changement climatique, les économies d’énergie, pallier un manque de main-d'œuvre et appréhender l'opportunité photovoltaïque. Le nouveau dispositif d'aide à l'installation et les nouvelles aides bâtiment pour la période 2023-2027 ont également fait l'objet d'une présentation.
Le rallye a débuté le matin à St Germain Laprade au Gaec du Clapou (Fabienne, Joël, Jordan Liotard) dans un bâtiment neuf traduisant un objectif de modernisation de l'exploitation avec l'arrivée de Jordan au sein du Gaec ; il s'agit d'une stabulation aire paillée qui abrite le cheptel allaitant limousin avec une grange accolée pour le stockage de paille. Dans ce bâtiment à double couloir (un pour les veaux et un autre pour les vaches) avec box séparé pour les veaux, les éleveurs ont privilégié la ventilation et la luminosité, avec l'installation de filets brise-vent fixes et amovibles, la pointe du pignon ouvert, un décalage de toiture et un dôme éclairant ventilant. La charpente est métallique, la couverture est en bac acier isolé et les bardages en bac acier. Le Gaec du Clapou a par ailleurs mis en place un système de contention, de manière à pouvoir travailler en sécurité et à préserver le confort des animaux, au moyen de 3 box avec cage de parage et pesée.
Dans les yeux d'un bovin
Toutefois, comme le précise Nadège Mallet, conseillère prévention à la MSA Auvergne, avant d'opter pour un système de contention, "l'éleveur doit d'abord connaître finement les caractéristiques et les perceptions sensorielles de ses animaux pour travailler au mieux (en santé et en sécurité) avec eux".
Et pour illustrer au mieux cet impératif, la MSA proposait aux visiteurs de participer à une expérience de réalité virtuelle pour se mettre dans les yeux d'un bovin et ainsi mieux comprendre son comportement et ses réactions. "Un bâtiment ce n'est pas que des moellons et une charpente, c'est aussi un lieu de vie pour les animaux et un lieu de circulation pour les éleveurs" explique Didier Chazalon, conseiller bâtiment.
Dans ce même contexte d'arrivée d'un nouvel associé et dans l'objectif d'améliorer les conditions de travail et d'accroître le revenu, les associés du Gaec du Rond Rouge (David, Pierre, Sébastien et Michèle Dumas) au Puy, lieu-dit La Pépinière, ont procédé à une extension de leur stabulation pour les vaches laitières avec 34 places supplémentaires en aire paillée et 2 box sur 5 travées ; une construction en charpente métallique dotée de filets brise vent sur le pan sud. Les associés travaillent désormais dans un bâtiment plus fonctionnel, plus lumineux, mieux ventilé et doté d'une meilleure gestion des effluents. Mais les évolutions ne semblent pas terminées sur cette exploitation puisque les agriculteurs portent désormais leur attention sur l'énergie de leur ferme avec un projet photovoltaïque qui verra peut-être le jour sur le bâtiment de vaches laitières et d'un projet de récupérateur de chaleur sur le tank à lait. L'occasion pour le conseiller énergies renouvelables, Florent Gagne, d'évoquer tout l'intérêt de produire de l'énergie, que ce soit pour de la vente d'électricité ou pour de l'autoconsommation, ou bien pour récupérer de l'énergie perdue au moyen de récupérateur de chaleur, de prérefroidisseur de lait, ou du solaire thermique.
Pallier un manque de main-d'œuvre
Le rallye Bâtiment s'est terminé à Coubon au Gaec du Bois Royer Chez Jean-Paul et Christophe
Michel, des agriculteurs qui se sont lancés dans l'installation d'un robot de traite avec racleur à lisier avec pré fosse et canal à lisier ; autant d'installations pour pallier un manque de main-d'œuvre suite au départ en retraite d'un associé non remplacé en 2020 et pour anticiper un futur départ en retraite.
L'installation du robot a induit de nettes évolutions dans les conditions de travail des deux éleveurs (gain de temps, meilleur suivi du troupeau, confort de travail amélioré) et a permis une augmentation de la production. Le gain de temps a été amplifié avec l’installation d’un racleur et d’une grille d'égouttage de 1 m de largeur et 1,20 m de profondeur ; ce dernier dispositif permet d’obtenir un fumier plus compact et plus facile à stocker et à transporter.
La gestion de l'eau
Cette journée fut également l'occasion pour les conseillers bâtiment d'évoquer la problématique de l'eau au sein des bâtiments d'élevage, une thématique inévitable dans le cadre du changement climatique actuel.
Il existe plusieurs solutions pour limiter la consommation d'eau, qu'elle soit pour l'abreuvement ou pour le sanitaire ; "Il est possible de limiter les aires de lavage du bloc traite, recycler les eaux blanches et installer des systèmes de récupération des eaux pluviales. En tout cas, c'est un sujet de préoccupation pour les agriculteurs au regard de la sécheresse 2022" confirme Émilien Delaigue, conseiller bâtiment et Irrigation.