Crise agricole, le combat continue
Mardi 7 juin, une journée d'action nationale rappelle l'attention sur la situation de l'agriculture toujours en crise.
Une actualité en chasse une autre dans les médias et l'opinion peut vite oublier une crise qui perdure pourtant depuis plus d'un an au sein des filières agricoles. Ce 7 juin, la FNSEA a donc lancé une journée d'actions nationale pour rappeler cette réalité, malgré les annonces et les aides de l'État. Les cours sont à la baisse quelles que soient les filières (cf encadré pages 3 et 4). Aucun économiste ne s'avance pour le moment à annoncer une reprise des cours.
Des aides mais peu d’avancées structurelles
Depuis un an, la FNSEA et JA revendiquent une baisse des charges et des normes, et argumentent pour une régulation des marchés qui permettrait une hausse des prix à la production.
Face à la mobilisation de la profession et à la persévérance des responsables syndicaux, l'État a débloqué des aides conséquentes. Sur la région Auvergne, les différentes mesures du plan de soutien à l'élevage représentent près de 8 M€ d’aides. D’autres enveloppes ont été mobilisées pour la sécheresse (plus de 1000 dossiers aidés) et pour la FCO une enveloppe supplémentaire de près de 14 M€ a été obtenue pour indemniser des frais de blocage des animaux (alimentation, entretien). Mais aussi conséquentes soient elles, les aides publiques sont loin de compenser les pertes économiques structurelles.
Une avancée structurelle importante a néanmoins été obtenue : la baisse de 10 points de cotisations sociales en 2 ans. Bien qu'elle tarde à se faire sentir sur les exploitations, elle représente une réduction pérenne de près de 20% des cotisations sociales des exploitations.
Chantier syndical : la réforme des relations commerciales
Désormais, la FNSEA en est convaincue, la sortie de crise viendra par la prise en compte des coûts de production dans la détermination du prix à la production. C'est en ce sens que les réseaux FNSEA et JA œuvrent au quotidien pour activer les leviers qui feront évoluer les règles du marché et amélioreront la situation des agriculteurs.
Ainsi, la Charte des valeurs de la FNPL, relayée par la FDPL, vise à engager les acteurs de la filière pour une meilleure répartition de la valeur. Les amendements au projet de loi Sapin 2 rédigés par la FNSEA visent à adapter le cadre des négociations commerciales. La FNSEA 63 et JA 63 ont relayé ces propositions auprès des Parlementaires du département pour qu'ils en mesurent les enjeux et les soutiennent lors des discussions à l'Assemblée nationale et au Sénat. Demain, après les élections présidentielles, c'est la révision de la Loi de Modernisation de l'Économie (LME) qu'il faudra obtenir.
Ce travail de fond, moins visible de tout un chacun, n'en est pas moins réel et efficace. Sur le département, les élus rencontrent et échangent régulièrement avec les responsables de la FNSEA 63 et de JA 63. L'administration, au-delà de la DDT, sollicite désormais l'avis de la profession. Même sans tracteurs dans les rues, l'action syndicale continue donc et les choses évoluent progressivement.
Rencontre avec le DDT
En parallèle de la conférence de presse, une délégation de la FNSEA 63 et de JA 63 a été reçue par le DDT ce mardi. Suite à l’épisode de grêle, la FNSEA 63 et JA 63 ont sollicité une expertise rapide des dégâts qui relève de la compétence de la Chambre d’agriculture. Ils ont également sollicité une dérogation pour que les SIE puissent être récoltées comme fourrages sans conséquences sur les aides PAC 2016.
Concernant les aides PAC 2015, le solde des aides découplées (DPB…) et de l’ICHN devrait être versé pour le 10 septembre.
Les acomptes du PCAE 2015 et 2016 seront versés d’ici fin juin.