Conseil départemental : "Certains font des trous dans l'embarcation pendant que nous écopons"
Comme chaque année, des voeux sont adressés au personnel départemental lors d'une cérémonie où le président et le directeur tracent à son attention des feuilles de route.
La formule est percutante. Mais elle traduit bien les messages que le directeur général des services du Conseil départemental a tenu à faire passer aux 1 090 agents de la collectivité : "Innover pour inventer notre avenir, nous y sommes condamnés. C'est exaltant... mais épuisant. Surtout quand certains continuent de faire des trous dans l'embarcation alors que nous écopons. Ou encore lorsque nous cherchons à allumer de nouveaux moteurs, alors que d'autres nous privent de carburant." Jeudi dernier, à l'occasion de la traditionnelle cérémonie des voeux au personnel, Stéphane Sautarel remercie avec autant de force ses équipes qu'il dénonce les baisses de dotations et des lignes budgétaires qui explosent. Et d'ajouter que, "si la loi Notre met fin à une période trop longue de spéculation sur nos compétences, en revanche, sur l'avenir des Départements, rien n'est garanti".
L'action en 2015
À l'heure du bilan de l'année écoulée, le directeur ne cache pas sa fierté, convaincu que les équipes ont beaucoup travaillé et qu'elles en sortent fatiguées. Et de citer tour à tour l'installation de la nouvelle assemblée ; les nouvelles maisons de la solidarité départementale de Saint-Flour et Mauriac enfin investies ; la modernisation de l'organisation interne et l'ajustement de l'organigramme ; etc. Stéphane Sautarel n'oublie pas non plus d'évoquer toutes les missions confiées par la loi (réforme de l'Apa, nouvelle organisation territoriale...) et celles qui sont décidées par l'assemblée départementale (organisation de manifestations culturelles ou sportives, par exemple) et la mise en service de nouveaux équipements (télésiège de Masseboeuf, école d'équitation, etc.).
Les interrogations en 2016
Le directeur des services, avec gravité, s'exprime dans un deuxième temps au nom de l'ensemble des agents de la collectivité, pour en appeler à des réponses financières claires et durables de la part de l'État, "afin que nous ne soyons plus contraints à cet exercice de courte vue qui nous épuise et nous condamne malgré nos efforts". En se tournant vers les nombreux conseillers départementaux présents à cette cérémonie, il demande des éclaircissements quant aux opportunités de mutualisation avec d'autres départements (sur des périmètres et dans des domaines qui restent à définir) ; le renforcement des rôles d'expert en faveur des intercommunalités (pour éviter des doublons en termes d'embauche) "si celles-ci le veulent bien"... ; l'émergence de missions d'opérateur ou de délégataire pour le compte de la nouvelle grande Région (garantissant la proximité des services). Trois pistes qui constituent des enjeux forts pour les mois à venir et qui, si elles venaient à se concrétiser, apporteraient au personnel départemental un peu de lisibilité et de stabilité. À même de regagner confiance et optimisme.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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