Communication : du collectif pour avoir du poids
La communication a pris une grande importance dans la société. L’agriculture s’en est saisie. Et travaille à se fédérer.
« En agriculture, la communication est apparue au moment de la vache folle, en 1996. Toutes les structures se sont emparées du sujet. Avant ça, il n’y avait pas de raison de le faire », introduit Arnaud Lemoine, directeur du département communication à la FNSEA, lors du débat « Réseaux sociaux et nouveaux modes de communication : quels impacts pour l’agriculture ? » organisé dans le cadre de l’assemblée générale de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, le 16 mars à La Couronne (Charente). Depuis cette période, « la communication est essentielle pour être entendu », souligne Philippe Moinard, président de la FNSEA régionale. Dans le milieu agricole, « la structuration peut être compliquée. Beaucoup veulent une campagne publicitaire comme celle pour les artisans », note Arnaud Lemoine, mais pour cela, il faut mettre en place une démarche commune à toutes les filières : un travail long et difficile. « La campagne TV, qui s’est éteinte il y a quatre mois, était la résultante d’une volonté collective mais cela n’a pas tenu. La communication est très bonne au niveau des interprofessions et moins au niveau collectif », témoigne Arnaud Lemoine.
Communication proactive
Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, rappelle que Xavier Beulin avait chiffré le budget de cette communication collective à environ 50 millions d’euros si chaque agriculteur y contribuait à hauteur de 10 euros. « En agriculture, on a beaucoup de belles chapelles. On aimerait en faire une belle cathédrale », constate le vice-président. En ce sens, la plate-forme #AgriDemain réunit les principales organisations professionnelles du secteur (les semenciers, Coop de France, Jeunes agriculteurs, le négoce agricole, le machinisme, les Chambres d’agriculture…) et permet aux producteurs de montrer leur réalité sur les réseaux sociaux et ce que leur métier apporte aux territoires : entretien de 700 000 km de haies, 1,4 millions emplois directs, 3,5 millions emplois dans le secteur… Tous communiquent sans attendre qu’on leur donne la parole. Ils l’ont pris. « AgriDemain permet une communication proactive en dehors des crises. Parfois, il faut être dans l’anticipation plutôt que dans la réaction », explique Luc Smessaert, coordonnateur de la plate-forme. Même s’ils peuvent parfois se retourner contre le monde agricole, les réseaux sociaux sont un moyen de se faire entendre : Youtube, Facebook, Twitter… ils permettent de « donner des éléments pour que chacun se fasse son opinion ». « Plus il y aura d’incompréhensions et plus le monde agricole sera montré du doigt. Il faut combler les fossés : c’est l’affaire de tous », insiste Arnaud Lemoine.