Chambre régionale d’agriculture : des défis nombreux pour 2018
Le 11 janvier, le président de la Chambre Régionale d’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine était de passage à Limoges pour les traditionnels vœux aux salariés. Il en a profité pour faire le bilan agricole de 2017 et évoquer les chantiers de 2018.
![Dominique Graciet lors de ses vœux à Limoges.](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/creuse-agricole_1HH8HG8O1_web.jpg.webp?itok=n6dRqEXH)
Après une année 2016 passée à « éteindre les incendies », 2017 aura été pour Dominique Graciet, celle de l’harmonisation. Si les problèmes budgétaires et les questions de financement et de paiement des aides ont émaillé 2016, le président de la CRANA semble satisfait des progrès faits l’année passée. « Nous avons pu obtenir 15 millions d’euros supplémentaires sur le budget agricole régional, des règles communes ont été fixées pour le PCAE avec un relèvement des plafonds et le programme régional de développement agricole est le premier à avoir été finalisé en France », détaille-t’il. À l’aube de 2018, de nombreux sujets restent cependant en souffrance. La faiblesse des revenus agricoles dans la région reste une préoccupation majeure. « Cette année, 30 % des agriculteurs néo-aquitains ont un revenu inférieur à 4 200 euros, souligne Dominique Graciet. Dans ces conditions, il est impossible d’investir et de faire évoluer nos exploitations en réponse aux attentes de la société. » Ces attentes, de même que la question des revenus agricoles ont largement été abordées ces derniers mois lors des États généraux de l’alimentation. Une initiative saluée par le président de la Chambre régionale qui reste circonspect sur ses retombées : « aujourd’hui, nous sommes au milieu du gué. La Charte d’engagement n’est pas respectée et nous attendons un cadre légal pour redresser la part payée au producteur. » Les consommateurs exigent de l’agriculture de nombreuses évolutions. Pour les mener à bien, les agriculteurs devront avoir les moyens d’investir mais aussi être plus soutenus par la société. « Les critiques permanentes qui présentent les agriculteurs comme des pollueurs sont une des causes de la détresse ambiante, s’insurge Dominique Graciet. On ne peut pas continuer comme ça. Notre profession a beaucoup évolué et elle doit continuer. Nous voulons une écologie partenaire de l’agriculture. ».
Quatre axes de développement pour l’agriculture néo-aquitaineL’ambition est grande pour les années à venir, la Chambre régionale visant un budget régional de 100 millions d’euros dédié à l’agriculture. Celui-ci permettrait de répondre à quatre grands axes de développement : la mise en place d’un Plan protéines pour valoriser l’herbe et assurer l’autonomie alimentaire, la réduction des intrants, la réponse aux enjeux liés au changement climatique et aux énergies renouvelables et l’innovation. Outre la recherche et l’expérimentation, cette dernière peut également s’appliquer aux outils de financement de l’agriculture notamment en matière de foncier. « Pour tout ça, nous avons besoin d’un accompagnement à la hauteur et du soutien des politiques », conclut le président de la chambre régionale. Un premier pas dans la concrétisation de ces projets vient d’être fait. La région Nouvelle-Aquitaine est en effet retenue pour élaborer un projet collectif de territoire autour de la viticulture durable et de la sortie des pesticides dans le cadre du dispositif « Territoires d’innovation de grande ambition » (TIGA), doté d’une enveloppe de 500 millions d’euros sur dix ans.