Capr’inov, matrice du développement économique de la filière caprine
Le comité d’organisation fait les derniers ajustements. La septième édition de Capr’inov aura lieu à Niort les 28 et 29 novembre. En bonne santé économique, la filière investit pour construire l’avenir et séduire de jeunes producteurs.
Le monde français de la chèvre n’a rien à envier à celui de la vache. Le succès du salon bisannuel Capr’inov illustre la dynamique économique de ce secteur. Les 28 et 29 novembre, la septième édition de ce rendez-vous conduira en Deux-Sèvres les professionnels dont les savoir-faire participent au développement du marché. Effectivement, en 2018 encore, la consommation de produits fabriqués à partir du lait de chèvres, se développe. « +1,3 % », se réjouit Samuel Hérault, éleveur à Nueil-Les-Aubiers. « Le salon a connu des périodes économiques plus douloureuses, confirme Thierry Jayat, président du comité d’organisation de Capr’inov. Qu’ils soient livreurs ou producteurs transformateurs en filière courte, les éleveurs vivent aujourd’hui de leur métier ».
Capr’inov, lieu de rassemblement de professionnels aux spécialités diverses, est construit pour que des rencontres naissent les projets fondateurs d’un avenir ambitieux.
Au parc des expositions de Noron, à Niort, l’aménagement des 15 000 m2 favorisera les temps d’échanges entre les 200 entreprises et marques présentes et les 5 000 visiteurs attendus (chiffres de 2016). De nouveaux pôles donneront des opportunités de rencontres. « Capr’I Tech, nouveauté 2018, est l’un de ceux-là. Les organismes de recherche, mais également de conseil, sur des temps d’une trentaine de minutes, présenteront pistes de travail et nouveaux concepts, sur l’alimentation, le matériel ou l’organisation de la traite, la conception des bâtiments, le sanitaire… », présente Thierry Jayat.
Le concours international de produits à base de viande de chèvre, créé sur le modèle du rendez-vous désormais traditionnel autour du fromage, participera également à l’émergence de nouvelles pistes de développement. Le Capri Burger, innovation culinaire du salon (100 % viande et fromages de chèvre), servi tout au long de la manifestation, tentera de donner goût aux investissements dans la valorisation de la viande, sous-produit du lait. « Ce pôle accueillera le campus des métiers, avec ses étudiants apprentis bouchers et ses professionnels des métiers de la viande », note Jean-François Bernard, éleveur, responsable du concours viande. Maigre, la viande de chèvre répond aux exigences des consommateurs. « Des produits suisses et russes concourront aux côtés des produits français ». Cette ouverture est pour les organisateurs un préalable à la naissance de nouvelles idées.
La dynamique économique pour finalité, le salon Capr’inov partira à la conquête des jeunes intéressés par le monde agricole, l’élevage et plus encore la production caprine. « En 2018, la production française sera loin de satisfaire le besoin de consommation. Il y a de la place pour des jeunes dans cette filière qui assure un revenu à ceux qui s’y engagent », expose Julien Chartier, éleveur à Loubigné. En production conventionnelle, en production biologique, les laiteries ont des besoins. « De nombreux départs à la retraite vont avoir lieu dans les 5 ans à venir. Derrière le renouvellement des générations, se trouve l’enjeu du maintien des outils de transformation », alerte le responsable du pôle Eleveur Caprin Demain.