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BVD : La mobilisation des éleveurs porte ses fruits

Le suivi des cheptels est obligatoire depuis l’arrêté ministériel du 31/07/2019 « fixant des mesures de surveillance et de lutte contre la maladie des muqueuses (BVD) ». En Creuse, le choix a été fait d’aller vers le dépistage généralisé des veaux à la naissance depuis le 01/10/2020. Après 4 campagnes de dépistage, les résultats sont probants.

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À l’issue de la 4e campagne de bouclage généralisé, les résultats sont encourageants avec une baisse de la prévalence des foyers de BVD et des IPI détectés. Pour consolider ces éléments, le travail engagé doit être poursuivi, que ce soit dans le dépistage des veaux ou la mise en œuvre des mesures de biosécurité de vos élevages.

Dans la gestion de cette maladie, il est important de ne pas passer à côté de tout veau infecté afin de limiter les impacts sanitaire et économique qui en découlent.

Un taux de dépistage qui se maintient…

Cette campagne qui s’achève montre un bon maintien du taux de réalisation du dépistage des veaux nés entre le 01/07/2023 et le 30/06/2024, frôlant les 98 %. Cela confirme la mobilisation des éleveurs, à poursuivre afin d’être le plus efficace possible. Rappelons que la recherche du virus de la BVD se fait sur un prélèvement de cartilage auriculaire effectué en même temps que le bouclage, sur tous les veaux y compris morts, à l’aide de la boucle TST. Si réglementairement elle est à poser dans les 20 jours suivant la naissance, le bouclage dès que possible permet d’identifier rapidement un éventuel virémique, avant que le virus n’ait pu contaminer d’autres animaux et maintenir la maladie dans le cheptel.

… malgré quelques difficultés rencontrées

Des aléas liés aux prélèvements peuvent survenir. Il s’agit le plus souvent de contenants vides alors que la boucle a été correctement posée ou de résultats ininterprétables liés soit à des facteurs environnementaux (météorologie…), soit à une mauvaise conservation. Nous mettons à disposition un bouton de prélèvement afin de dépister le veau concerné. Par ailleurs, des prélèvements arrivent hors délais au laboratoire Terana Creuse et ne peuvent plus être analysés, les animaux seront à reprélever au frais de l’éleveur. 

Rappelons les règles principales :

- Les prélèvements doivent être conservés au réfrigérateur avant acheminement chez son vétérinaire dans les 7 jours. À défaut, un système d’enveloppes préaffranchies (à commander auprès de nos services) permet l’envoi directement au laboratoire Terana Creuse. Nous assurons également la collecte des prélèvements au siège de GDS Creuse.

- En parallèle, n’oubliez pas de réaliser les notifications de naissances… et de sorties auprès de l’EDE dans les 7 jours !

Une diminution continue du nombre de foyers…

Sur la campagne 2023-2024, nous avons mis en évidence une circulation virale dans 32 élevages vs 54 la campagne précédente. La prévalence est de 1,5 % contre 2,4 % l’an dernier. Parmi ces 32 élevages, 10 sont des élevages nouvellement infectés (incidence cheptel de 0,4 %). Pour la moitié d’entre eux, nous avons connaissance d’un voisin ayant de la circulation virale BVD, probablement à l’origine de la contamination. Pour les autres, l’introduction du virus a pu se faire par l’introduction d’animaux porteurs (isolement à l’introduction indispensable !), par un intervenant en élevage ou un autre éleveur par exemple. Par ailleurs, 11 cheptels ont eu des naissances de veaux porteurs du virus sur plusieurs campagnes ! Cette persistance de la circulation virale au fil des campagnes se retrouve dans les élevages n’ayant pas mis en œuvre l’intégralité des mesures, à savoir le dépistage de l’ensemble des bovins du cheptel mais surtout la vaccination de tous les animaux de reproduction afin de bloquer la circulation du virus.

… et du nombre d’IPI…

Sur les 145 080 veaux nés vivants sur la campagne et testés, 68 ont présenté un résultat détecté en BVD, (prévalence de 0,047 % vs 0,081 % l’an dernier). Le nombre de virémiques par cheptel concerné va de 1 à 12. 19 cheptels ont eu un seul animal détecté et 13 cheptels ont eu de 2 à 12 animaux détectés. Les IPI sont à éliminer sous 15 jours (euthanasie ou abattoir en transport direct). Le respect de cette mesure est le premier pilier du plan d’assainissement. En effet, moins un animal porteur du virus reste dans le cheptel, moins il le dissémine.

… avec l’appui de la DDETSPP pour les récalcitrants

Les cheptels n’ayant pas respecté les délais impartis d’élimination des IPI font l’objet d’une relance et si la situation n’est pas régularisée rapidement, ils font l’objet d’une mise en demeure par les services vétérinaires. Il en va de même pour les cheptels ne réalisant pas les prélèvements de cartilage sur les veaux dans les délais. 35 cheptels ont été suivis pour ce motif.

La vaccination, incontournable dans les foyers, à envisager pour le voisinage

Permettant de casser les chaînes de contamination rapidement et de protéger la gestation suivant le moment de la réalisation, la vaccination est l’outil à utiliser dans l’urgence. Si vous pratiquez ces injections sur votre troupeau, nous vous invitons à prendre contact avec nos services. Nous vous fournissons un document d’enregistrement de la vaccination et l’information est saisie dans la base de données nationale afin de pouvoir prendre en compte le statut lors d’une future recherche sérologique.

Comme pour toute autre pathologie, les mesures de biosécurité permettent de protéger votre cheptel vis-à-vis de la BVD

Nous vous invitons à rester vigilant lors de la saison de pâturage, en limitant les contacts entre troupeaux inter-cheptels. Tout mouvement d’animal (introduction, comice, concours, marché…) est également un facteur de risque, qui peut être maîtrisé avec un isolement de minimum 15 jours et la connaissance du statut non IPI du bovin. Une réflexion nationale visant la maîtrise des mouvements en matière de BVD est en cours. Pour tout intervenant en élevage, le lavage et la désinfection des bottes doit être réalisé. En Belgique et en Suisse, pays en avance sur les mesures d’assainissement, il a été démontré que la contamination par les humains constituait un risque important au fur et à mesure que le plan d’assainissement progresse.

Un accompagnement financier de GDS Creuse…

Conforme à sa valeur de mutualisme, le CA de GDS Creuse a décidé la prise en charge à 100 % des coûts des virologies de mélange BVD, sur sang ou cartilage, ainsi que des visites, pour ses adhérents. Seul le surcoût lié au prélèvement (boucle ou prise de sang) reste à la charge des éleveurs. Vous bénéficiez d’un tarif compétitif d’analyse du cartilage auprès de Terana Creuse et le Conseil départemental prend en charge un euro par veau testé. Pour tout IPI abattu ou euthanasié dans les 15 jours suivant la notification de sa positivité, l’éleveur reçoit une aide à l’élimination de 300 € (sauf 100 € pour les mâles laitiers race pure) dans le cadre des fonds de solidarité GDS Creuse et FRGDS NA. En cas d’euthanasie, les frais sont pris en charge avec une facturation directe du vétérinaire à GDS Creuse. Pour les mouvements, GDS Creuse, avec l’aide du Conseil départemental, prend en charge à 100 % l’analyse virologique BVD.

… et une collaboration étroite de tous les acteurs

La situation sanitaire de notre département s’améliore et nous devons poursuivre les efforts entrepris. Les résultats encourageants observés sont dus à l’implication de tous (éleveurs, vétérinaires, DDETSPP, Terana Creuse, Conseil départemental, Chambre d’agriculture, …) et le CA de GDS Creuse du mois de juillet a réitéré son souhait de mesures fortes pour permettre d’atteindre l’éradication le plus rapidement possible. Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à échanger avec votre vétérinaire ou prendre contact avec nos services.

 

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