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Bienvenue dans un monde chahuté

Rares sont les experts se prêtant à des pronostics. Néanmoins, tous s’accordent sur le fait que 2015 soit un millésime d’incertitudes. L’activité laitière sera marquée par des baisses de prix. Néanmoins la production de viande ne sera pas en berne, notamment si les promesses de l’exportation se confirment. Quant aux grandes cultures, les producteurs font preuve de volontarisme et la taxation des exportations russes va peut-être redresser les marchés. Chaque secteur, le vin en particulier, espère compter sur les les outils nouveaux de l’assurance.

© S. Leitenberger

La libéralisation du secteur laitier, les éleveurs bovins viande en ont subi les conséquences, avant les éleveurs laitiers. Les cours de la viande bovine ont chuté sous l’effet d’envois massifs de vaches laitières de réforme à l’abattoir. Résultat, les éleveurs terminent sur un revenu moyen en baisse de 21 % (14 500 euros). « 2014 n’aura pas été une grande année », convient Dominique Langlois, président d’Interbev. En 2015, la filière va s’atteler à deux chantiers : la qualité de la viande et l’ouverture de nouveaux marchés à l’export. Le chantier de la qualité a connu une première étape, mi-décembre, avec la mise en place d’une nouvelle dénomination des morceaux de viande dans les rayons libre-service des GMS. Le chantier se poursuivra avec l’objectif partagé par la filière d’améliorer le rapport entre qualité et prix pour la viande vendue en pièces. Les éleveurs demandent aux industriels de mieux valoriser leurs animaux, au travers de procédés comme la maturation des carcasses. « Pourquoi ne pas envisager que les animaux mal engraissés (race laitière ou à viande) ne partent plus sur le marché du piècé », propose Dominique Fayel de la FNB. Autant de propositions visant à relancer la consommation de viande bovine sur le marché intérieur. L’autre chantier de la filière bovins viande, c’est l’export. Un déplacement d’Interbev en Chine est prévu à la fin du mois de janvier, « avec l’espoir d’avancer sur l’ouverture du marché chinois », glisse Dominique Langlois. En Méditerranée, le marché turc s’est réouvert en fin d’année aux broutards français, mais pour des animaux encore trop légers (environs 300 kg) pour les races à viande françaises. « L’essentiel était remettre le pied à l’étrier, se félicite Dominique Fayel. Il va maintenant falloir élargir notre offre, petit à petit, convaincre les engraisseurs turcs d’acheter des animaux plus lourds. »

La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 8 janvier 2015.

Réglementation

L’étiquetage de l’origine des viandes fraîches de porc, mouton, chèvre et volaille, jusqu’à présent uniquement imposé à la viande de bœuf, entrera en vigueur le 1er avril. Pour qu’une viande soit étiquetée avec la mention origine (état membre ou pays tiers), il faudra que l’animal soit né, ait été élevé et abattu dans le pays.

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